Qui prépare la mayonnaise Tayiste ?

(Anonyme)

C’est la question que se posent de plus en plus les mauritaniens.A la veille du 12/12 , on assiste à une sorte de retour sur scène des nostalgiques de Taya.

Même si le phénomène n’est pas ample il mérite qu’on s’y arrête pour voir comment après tant d’années d’exils, l’ancien dictateur dont l’évocation du nom était seulement attachée au dossier du passif humanitaire reprend sa place dans certaines mémoires sans aucun regret de la période passée.
Qui sont derrière ces mouvements en faveur de la réhabilitation de Taya et de quels arguments disposent-ils pour préparer sans le dire le terrain à son éventuel retour sur la scène politique ? La convalescence de Mohamed Ould Abdel Aziz est -elle le détonateur de cette vague qui monte comme une mayonnaise ?
7 ans après son éviction par ses anciens fidèles militaires du pouvoir, qu’il a dirigé d’une main de fer pendant deux longues décennies, l’ancien chef d’Etat ne fait plus parler de lui depuis son exil doré à Doha, que dans des situations rares, relatives à ses mémoires (noires) que d’aucuns s’emploient régulièrement à présenter à l’opinion comme blanc neige. Une recette qui ne prend pas, puisque, même s’il bénéficie du mutisme des dirigeants mauritaniens qui se sont succédés sur le régime depuis sa disgrâce, les défenseurs des droits de l’homme sont constamment sur le pied de guerre pour exiger son jugement pour les années de braise qui ont marqué son règne ténébreux de traits indélébiles. Une requête largement partagée par les mauritaniens qui ne sont pas prêts d’oublier, que de jeunes enseignants sortis du néant veulent contrer en demandant l’archivage de ce qu’ils appelant les acquis de Taya. Une initiative qui suscite une grande polémique au sein de la classe politique et socioéconomique du pays, puisque Maaouiya dont le système politique reste le maillon faible de l’actuel pouvoir, vient de montrer, à l’occasion des pèlerinages d’Inal et de Sorimalé, effectués à l’occasion du 52 ème anniversaire de la Mauritanie, qu’il demeurera sa vie durant l’otage de ses crimes, de cet assassinat des 28 soldats négro mauritaniens à Inal et pour la première fois le massacre collectif à Sorimale lors des évènements de 89. Autant s’interroger comme un homme dont les mains sont salies et dont le jugement est revendiqué régulièrement peut prétendre à arpenter l’histoire dans le sens inverse, alors que les parents des victimes de son règne n’ont pas encore les larmes sèches et sont toujours assoiffés de voir leurs époux et enfants réhabilités, non pas par des indemnités matérielles insignifiantes ou des sépultures mal organisées, mais par le devoir de mémoire, de vérité et de justice.

Amadou Diaara

Sourcce  : Le Rénovateur le 09/12/2012

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