Classe politique : Entre atermoiement et improvisation

(Anonyme)

Décidemment quand la politique se perd dans les dédales d’une crise, le chemin de la clairvoyance devient difficile à retrouver.

Aujourd’hui les acteurs politiques mauritaniens aussi bien de la Majorité que de l’opposition n’arrivent pas à rompre avec les vieilles recettes où chacun se complait à jouer au plus fin sans démontrer qu’il est en mesure de proposer des alternatives de dépassement de l’impasse politique qui dure pendant des années au grand dam du peuple qui subit les conséquences d’une situation désastreuse qui pèse sur son destin.
Quand la politique va mal tout se détériore et installe un pays dans une précarité institutionnelle. Le moins que l’on puisse dire est que la classe politique n’ayant pas pu délivrer le pays de ses querelles interminables et sans aucun intérêt pour l’électeur, continue d’évoluer dans l’errance et dans l’improvisation. Même la majorité qui semble afficher sa bonne solidarité à son chef ne fait pas mieux que d’organiser des messes politiques pour vanter les réalisations du gouvernement sans être en mesure de faire peser de son poids pour exercer une pression sur le gouvernement en vue d’améliorer les conditions de vie des mauritaniens ou de fixer une date pour les échéances électorales. En somme une majorité docile qui n’a d’autres chats à fouetter que de se mettre en procession politique pour soutenir la moindre réalisation ou se mettre en position de réplique face à l’opposition qui dérange. Cette dernière elle semble encore plonger dans un profond sommeil ponctué par quelques timides réveils. Ce tableau obscur qui continue de tirer tout le pays vers l’inconnu ne fait que se renforcer jour après jour, même quand certaines initiatives dites optimistes comme celle du président de l’assemblée nationale sont mises sur la table pour rapprocher les différents protagonistes. En effet, alors que la COD est résolument décidée à reprendre ses marches de protestation et ses manifs à la mi-novembre prochain, la majorité et le parti Etat pressent les autorités pour l’organisation d’élections législatives et municipales le plus vite possible, au plus tard en janvier et février 2013. Un portrait qui montre que chacun des adversaires politiques prend exactement la direction contraire du chemin emprunté par l’autre camp. Une divergence des points de vue qui n’est de nature à rassurer sur l’éventualité d’une sortie de crise miracle, dés lors où dans le dernier congrès de son conseil national, le parti Etat qui adressait hier des critiques virulentes aux leaders de la COD a été, on ne peut plus explicite, sur la tenue proche d’élections, qui selon son président Ould Mohamed Lemine, devront permettre de constituer « une majorité solidaire mais en même temps diversifiée ». Des élections dont la COD ne parle même pas, promettant plutôt d’organiser le 14 novembre prochain, une marche suivie d’un meeting populaire dans la capitale. Des actions politiques qui devront être précédées par des activités de sensibilisation dans les différentes moughataa de Nouakchott, portant sans doute sur les mêmes revendications scandées il y a plusieurs mois portant sur la rahil du pouvoir, sinon sur la poursuite de l’escalade politique tant que le pouvoir préserve dans son attitude de gestion unilatérale des affaires du pays.

Amadou Diaara

Source  :  Le Rénovateur le 14/10/2012{jcomments on}

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