Les salafistes pourraient intégrer le jeu politique

(Le leader du parti d'obédience islamiste, Jemil ould Mansour. Crédit photo : anonyme)

Mohamed Mahmoud Aboulmaali. Directeur de Nouakchott info et spécialiste des questions islamistes.

-On parle de la montée des salafistes en Mauritanie, est-ce vrai ?

Ce n’est pas vrai. Jusqu’à présent, il n’y a pas d’activité politique clandestine en Mauritanie. Tawassoul est un parti islamiste appartenant au courant des Frères musulmans. Les salafistes sont surtout présent dans les associations religieuses et des associations caritatives. Ils n’ont pas de présence politique au sens propre du terme. Ils ne sont pas intégrés dans le jeu politique. Et les personnalités salafistes connues activent dans le cadre de ce qu’on appelle ici les actions de solidarité. Ils ne s’intéressent pas à la politique.

-La daâwa (prédication) et leurs actions caritatives pourraient être un commencement pour eux…

L’action de prédication a toujours constitué une rampe de lancement pour l’action politique, et le jour où les libertés seront élargies et respectées, les salafistes seront obligés d’intégrer l’activité politique pour défendre leurs convictions et leur idéologie. Mes prévisions et que les choses évoluent de la même manière comme cela a été le cas en Tunisie et en Egypte, où la Salafia el ilmia commence à sortir au grand jour, pour faire de la politique. Ils sont le contraire d’ailleurs de la salafia qui prône le djihad.

-Quelle est la différence entre les deux dans la réalité ?

Entre les deux, les choses se sont même compliquées. Il existe entre elles, la différence des visions. Les divergences en sont arrivées au point de l’affrontement des fois. Il y a en fait plusieurs écoles salafistes. Je peux vous citer la Salafia el madkhalia fondée par Rabie al madkhali en Arabie- Saoudite. Pour elle, la désobéissance aux gouvernants est une forme d’apostasie. Elles ont cependant un point commun : elles ont déclaré la guerre au charlatanisme et au soufisme. La dimension spirituelle peut être la même. Ils ont des méthodes différentes mais un seul objectif : fonder des société islamique.

-La problématique des financements étrangers se pose aussi en Mauritanie…

Ce sont des financements autorisés qui viennent des associations caritatives des pays du Golfe et de certaines parties qui partagent avec elle les mêmes convictions. Il y a des mosquées qui organisent des camps de jeunesse. Il y a aussi des centres de santé, un hôpital qui appartiendrait au courant des Frères musulmans du parti Tawassoul. Les salafistes aussi font leur campagne de solidarité, ils ont aussi leur propre action qui comprend deux volets : des travaux de bienfaisance et des actions culturelles et de prédication.

-Le gouvernement a fini par céder en ouvrant le dialogue avec les islamistes. Serait-ce la meilleure solution ?

La solution la plus réussie évidemment c’est le dialogue. Il a été ouvert avec les prisonniers salafistes. Ils ont renoncé publiquement à l’action djihadiste. Un seul seulement a repris. Cette politique est adoptée depuis deux ans. Et le dialogue a été ouvert avec Ould Abdelaziz qui a impliqué des oulémas.

Said Rabia

Source  :  El watan le 03/05/2012

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