L’opinion ne sait plus quelle crédibilité faut-il réellement accorder au récent accord de dialogue politique signé entre la majorité présidentielle et l’opposition participationniste, surtout après les propos prêtés au président de la république selon lesquels il n’est pas engagé par quoi que ce soit et les reculs pris tour à tour par les partis Sawab et Hamam.
Si Ould Sid’Ahmed Lekhal, leader de Hamam avait clairement exprimé ses réserves sur un dialogue qui n’existe que dans ses aspects formels, Ould Horma, président du parti batthiste avait estimé que l’actuel pouvoir était incapable de tirer le pays de l’impasse dans laquelle il est plongé depuis plusieurs mois. Mais, voilà que contre toute attente, ils défilent de nouveau tous les deux au palais, s’entretiennent avec le chef de l’Etat et s’en aillent sans éclaircir l’opinion sur les dessous de cette procession politique. Ce qui n’a pas empêché certains analystes de spéculer sur des possibles tentatives de reprise du dialogue politique par les autorités, de plus en plus confrontées à des élans de contestation permanents de l’opposition et des ensembles socioéconomiques frustrés. Mais ce dialogue à la cadence « un pas en avant, deux pas en arrière », ne promet pas une issue honorable et salutaire pour la Mauritanie, perçu plutôt par les observateurs comme un stratège intelligent concocté par le pouvoir en complicité avec des micro partis sans assises populaires réelles, pour diaboliser l’opposition radicale et l’acculer davantage dans son refus de toute concertation avec le pouvoir. Notons par ailleurs que le président s’est réuni récemment avec le président de l’Upr et les ses secrétaires fédéraux, mais, rien n’a encore filtré sur ce conclave partiel du parti Etat avec le chef de l’Etat qui est un événement très rare depuis l’accession de Ould Abdel Aziz au pouvoir.Source : Le Rénovateur le 29/03/2012
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