72% de la population mauritanienne pratiquent l’excision des filles à bas âge

excision_non

Le taux de la pratique de l’excision ou des mutilations génitales féminines (MGF) a atteint 72% en Mauritanie sur une population globale estimée à 3.200.000 habitants.

L’excision est cependant pratiquée avec une disparité entre les ethnies et les régions du pays, selon la coordinatrice nationale de la cellule nationale mauritanienne de lutte contre la violence basée sur le genre/MGF à la Direction de la promotion féminine au ministère des Affaires sociales, de la famille et de l’enfance, Mme Khdeija Mint Ahmed.

Ces statistiques sont, selon elle, fruit d’une enquête effectuée par la cellule nationale de lutte contre la violence basée sur le genre/MGF et l’OMS en 2007 sur les violences basées sur le genre. Elle a ajouté qu’une enquête spécifique des MGF chez la tranche d’âge de 0 à 5 ans est en cours de réalisation et ses conclusions seront publiées en fin 2012.

Cette pratique, qui consiste en l’ablation d’une partie des organes génitale de la fille, est perçue comme étant une partie intégrante de la culture, fondée sur des considérations sociologiques et religieuses ancrées depuis la nuit des temps.

Certaines de celles-ci lient l’excision à la purification de la fille, la future épouse et mère, tout en s’appuyant sur l’interprétation erronée de certaines paroles du Prophète Mohamed, tandis que d’autres la considèrent comme un moyen vital pour apaiser le désir sexuel de la fille ou de la femme afin qu’elle puisse se retenir et rester tranquille avec son mari.

Au niveau de la communauté nationale, la pratique est exercée à des seuils différents, par exemple chez les Soninké, elle avoisine les 92%, contre 72% chez les Halpulaars, 71% parmi les Maures et 28% en milieu Wolof. Elle liée au niveau d’instruction de la famille sachant qu’en milieu rural le taux est de 77% contre 65 en milieu urbain.

Au niveau des régions, les enquêtes montrent que 7 sur les 13 que compte le pays, sont les plus touchées avec des taux allant de 98 à 88%, à savoir le Hodh Echarghi (94,37%), le Hodh El Gharbi (97,58%), l’Assaba (98, 14), le Gorgol (94,71%), le Brakna (88,10%), le Tagant (96,07) et le Guidimakha (97,29).

A Nouakchott, la capitale du pays, qui compte plus de 700.000 habitants, l’excision est pratiquée par 54,88% de la population.

S’agissant des méthodes d’excision, il y a lieu de noter qu’il n’existe pas de professionnels pour cette pratique ancestrale et que seules les accoucheuses traditionnelles l’exercent à la demande des parents des filles. 

Les exciseuses ignorent les conséquences de cette pratique aussi bien au plan de la santé de la victime ou sur le plan juridique, en tant que crime commis à l’encontre d’une personne innocente. 

Mohamed Abderrahmane

Source  :  Agence de Presse Africaine le 06/02/2012

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page