Barkéol : litige foncier à Diiski

Au village de Diiski relevant du département de Barkéol dans l’Assaba un litige oppose le dénommé Djibi Mamadou Diallo à un certain Dahmoud appartenant au groupe Armadhine.

Le premier a affirmé avoir hérité un champ de son père qui le cultivait depuis bientôt 38 ans. Le second a déclaré que cette terre appartenait  à ses ancêtres et que par conséquent le champ lui revenait de droit.

Selon des témoignages, Djibi Mamadou avait donc commencé à semer dans le champ que son défunt père exploitait et  le nommé Dahmoud est venu lui intimer l’ordre de cesser tout activité agricole.  Djibi décide donc de porter l’affaire devant l’administration locale.  Le préfet étant absent de Barkéol, le commandant de Brigade aurait déclaré ne pas pouvoir intervenir du moment qu’il n’y a pas eu de conflit (bagarre). Le hakem  ayant été informé a d’abord demandé au chef d’arrondissement de traiter l’affaire qui semblait-il ne devait pas prendre une trop grande ampleur. Visiblement, la  première décision de l’autorité administrative tranchait en faveur de Djibi.  Dahmoud et les membres de la fraction Ehel Al Abghari de la tribu Tejakanet auraient rejeté cette décision. Toujours selon les témoignages issus de la localité de Diiski, le préfet a convoqué à son retour Djibi pour lui proposer d’accepter que la terre était la propriété de la tribu au nom de laquelle le dénommé Dahmoud agit mais de continuer à l’exploiter puis d’en partager la récolte avec eux. Ce que Djibi aurait refusé car selon lui, « ou bien le hakem comme autorité lui reconnaît la propriété d’une terre que son défunt père fut le premier à exploiter ou bien en tant qu’autorité il décide de la lui retirer.»

Toujours est-il que non satisfait du traitement que le préfet avait fait de l’affaire, Djibi a décidé de porter plainte devant le Cadi. Là, il lui est demandé à lui et à celui avec qui il est en litige d’apporter des témoins. Nouvelle difficulté : impossible de trouver une solution.

Contacté par téléphone, le Hakem de Barkéol a déclaré avoir cherché à amener les deux parties à un consensus et que le problème concerne une propriété traditionnelle pour la famille des Abghari. Mais face au refus de Djibi de se soumettre à cette proposition, affirme le hakem, j’ai décidé que l’exploitation de la terre ne soit pas suspendue. Et c’est pourquoi, j’ai autorisé Dahmoud à la cultiver en attendant qu’une solution définitive soit trouvée. Or, selon la version de la partie de Djibi, ce dernier avait déjà semé le champ et que par conséquent c’est à lui que revenait le droit de continuer à le cultiver. Ce dont évidemment ne sont pas convaincu les proches de Djibi qui estiment que dans pareille circonstance, c’est celui qui a commencé par semer dans le champ qui devrait continuer en attendant que soit trouvée une solution définitive.

Selon le hakem de Barkéol, le cas est similaire à ceux qui surgissent dans la vallée où traditionnellement les propriétaires terriens sont les populations négro africaines. Tenant à rappeler qu’il ne traite pas ce genre de problème sous un angle racial, le Hakem a tout de même indiqué que dans cette zone, il ne saurait être question de propriété foncière car, selon lui, il est connu que le Abghari sont les seuls propriétaires. Il a par ailleurs déclaré avoir envoyé son rapport sur l’affaire au Cadi de sa Moughata et que dans ledit cas, relevant de la justice, il ne se trouvait pas habilité à trancher.

Source  :  La Tribune via Essirage le 12/09/2011

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