Campagne rizicole 2011 : entre retard du calendrier cultural et absence de semences certifiées

Avant le lancement de la campagne agricole 2011-2012 par le chef de l’Etat en mai dernier dans la ville de Rosso, le gouvernement a fourni beaucoup d’efforts cette année pour anticiper sur les problèmes auxquels étaient confrontés les grands périmètres dans la vallée du fleuve.

 

De grands travaux de réhabilitation ont été engagés dans les stations de pompage de PPG1 de Kaedi, du Casier Pilote de Boghé et de Keur Macen.
Ces travaux ont permis la rénovation des équipements obsolètes qui ont fonctionné des décennies durant dans ces périmètres collectifs. C’est un effort soutenu que l’Etat a consenti pour aider les paysans. Malgré ces efforts soutenus, à l’heure qu’il est, la campagne rizicole dans la Wilaya Brakna a accusé beaucoup de retard. L’Etat et les paysans ont chacun en ce qui le concerne une part de responsabilité dans ce retard. L’Etat à adopter une certaine intransigeance malgé un taux de recouvrement de 94% des dettes contractées par les paysans pour la campagne passé dans certains périmètres. Et les paysans, eux, doivent sortir de ce cycle devenu presque chronique de dépendance vis-à-vis de l’Etat. Mais après une intransigeance vis-à-vis des producteurs agricoles, l’Etat a fini par fléchir sa position et d’autoriser l’Uncacem à libérer les crédits au profit des producteurs de la vallée. Mais cette décision est assortie de conditions imposées aux paysans qui trainent encore des dettes. Ceux qui trainent des arriérés auprès du Crédit Agricole n’iront pas en campagne et leurs parcelles seront exploitées par d’autres personnes qui en exprimeront le besoin auprès des groupements paysans suivant certaines closes. Ainsi en ont décidé les structures dirigeantes des paysans et l’Etat. Au Brakna, il existe trois types d’exploitation : les coopératives villageoises (Petits Périmètres), le Casier Pilote de Boghé (CPB) et les Producteurs Individuels. Concernant les petits périmètres, 51 groupements vont en campagne pour une superficie de 1184 hectares. S’agissant du CPB, 522 hectares seront exploités cette année et 52 hectares au niveau des périmètres privés. Ce qui fait un total de 1759 hectares. Au total l’Uncacem va financer une superficie de 1692 hectares dans toute la région du Brakna. Pour le laboure, même s’il existe suffisamment de tracteurs, les engins ne sont arrivés qu’au début du mois d’Août. Avec les pluies qui sont tombées durant ces derniers jours, ils éprouvent d’énormes difficultés à labourer les superficies champêtres. Malgré ces difficultés nous dit le directeur régional de la Sonader, les engins ont réussi à labourer 1325 hectares. A en croire toujours le DR de la Sonader, 500 hectares ont été semés en pépinières et 300 hectares repiqués.

Semences
Les paysans du CPB se contenteront de semences non certifiées. Et pourtant, la coopérative solidarité Silbé pour la Production de Semences présidée par Pape Moctar avait un stock de 60 tonnes de semences certifiées dans leur magasin. Mais le retard du démarrage de la campagne au casier pilote de Boghé a poussé la coopérative à se vendre ses stocks aux exploitants du Gorgol et du Trarza a affirmé monsieur Pape Moctar. L’utilisation de semences non certifiées va engendrer une diminution de 5% des rendements rizicoles a attesté un expert agronome de la Sonader, là où les semences certifiées pouvaient fournir une production de 8 tonnes à l’hectare. Les semences certifiées, proviennent des centres de recherches et ont des caractères génétiques très forts ajoute notre source. Les herbicides et

Engrais
les engrais sont disponibles à la Sonimex. Toutefois laisse entendre monsieur Barro Bechir , un expert des questions agricoles, « le retard accusé sur le calendrier cultural va engendrer certes une baisse des rendements mais ne compromettra nullement la campagne agricole ». Cependant, certains périmètres agricoles dans la zone de l’Est sont confrontés à des problèmes de dégradation nous dit le directeur régional de la Sonader M. Habiboullah. C’est le cas des périmètres de Maye Maye Baye, Maye Maye Tendgha et Maye Maye Slah qui ont demandé un appui en vain à la Sonader pour pouvoir aller en campagne. Autre grand problème au sein du CPB, l’absence d’un hydraulicien. Celui qui assurait cette tâche a été affecté. L’hydraulicien veille sur la gestion de la distribution de l’eau dans les canaux d’irrigation pour prévenir d’éventuels dégâts comme la rupture des digues. L’absence d’hydraulicien est un handicap
sérieux confie N’gaîdé Hamath Moussa.

Dissensions
Sur un tout autre plan, les dissensions des paysans au sein du CPB ne sont pas de nature à faciliter la bonne marche de la campagne. En effet, l’Etat compte désormais deux interlocuteurs au sein des exploitants du CPB. Il s’agit de l’Union des Coopératives Agricoles de Boghé/Brakna (UCAB) et l’Union des Coopératives Agricoles du Casier Pilote de Boghé (UCACPB) dirigées respectivement par M. N’Gaîdé Hamath Moussa, agronome à la retraite et M N’Diaye Daouda, officier de la gendarmerie à la retraite. Chacune des coopératives agit au nom de ses sociétaires. Les luttes internes entre paysans ont atteint un seuil qui dépasse toutes les limites, dès lors qu’ils ont porté leurs différends jusque devant le tribunal régional d’Aleg.

 

Thièrno Souleymane Cp Brakna

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 22/08/2011

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page