Néma : Un cheptel de près de 3034000 bêtes de bétail menacé par la sécheresse

La saison sèche – qui dure encore au moment où ces lignes sont écrites – a complètement achevé les pâturages de la ville de Néma, capitale du Hodh Chargui, et de ses environs.

 

 

 

La précarité dans laquelle se trouvent aujourd’hui les éleveurs de la wilaya est accentuée par la spéculation, pratiquée en pareille occasion, par les commerçants sur les aliments de bétail disponibles dans la ville ou importé du Mali voisin.

Quand la pluie n’est pas au rendez-vous, c’est une sorte d’épée de Damoclès qui est pendue sur la tête des éleveurs et de leur bétail ; et quand cela dure, la situation devient intenable, provoque l’effarement non seulement chez les grands propriétaires de troupeaux mais aussi les populations et les autorités qui voient cette région, qui approvisionne le pays en viande rouge plier sous une telle menace.

Habituellement, à pareille époque, le Hodh Chargui est déjà couvert de végétation et de pâturage qui mettent du baume au cœur des populations et plus particulièrement des éleveurs. Généralement, quand les précipitations sont bonnes, cette euphorie dure jusqu’à la l’hivernage prochain.

Des tonnes de fourrage

« Et malgré les secousses que la ville de Néma a connu ces derniers temps, cette menace de la sécheresse est préoccupante », dit un éleveur. Lui et bon nombre de ceux que Sahara média a rencontré manifestent leur mécontentement du peu de cas que les autorités accordent à leur préoccupation de l’heure. Ce n’est pourtant pas l’avis de Bâ Moussa, l’adjoint du délégué régional du ministère du Développement rural, qui évoque la diponibilisation par les autorités de quelque 240 000 tonnes d’aliment de bétail (Rackel), ce qui équivaut, selon lui, à 80% des besoins nécessaires aux 3034000 têtes de bétail de la wilaya.

Malgré cela, la demande sur l’aliment de bétail reste très forte dans la wilaya, surtout que 52% de la livraison évoquée par le délégué adjoint est revenue à Néma seulement, le reste ayant été acheminé vers les moughataa de Djiguenni, Timbédra, Bassiknou, Amourj et Nbeïket Lahwach. Ce qui ne couvre, en réalité, que 20% de la demande de ce produit dont le prix est monté en flèche dans le marché au cours de ces dernières semaines, rendant son accès aux petits éleveurs des plus difficiles.

Beaucoup d’éleveurs rencontrés par Sahara média n’hésitent pas à dire qu’une grande quantité de l’aliment de bétail envoyé par le ministère du Développement rural pour leur venir en aide, a été détournée pour être écoulée sur le marché à des prix oscillants entre 6000 et 8000 UM le sac de fourrage (racquel) alors qu’il était prévu qu’il soit cédé aux éleveurs par la Délégation à seulement 2800 UM !

Mohamed Ould Vall est un éleveur qui a déclaré à Sahara média avoir été arrêté récemment  « parce qu’il a osé dénoncer de telles pratiques menées par l’administration locale », selon ses propos. Et malgré les démentis du délégué adjoints de ce qu’il considère comme de simples allégations, il a failli pourtant en venir aux mains avec un éleveur ont fini par le présenter au procureur de la République pour tirer au clair cette affaire. Il a fini cependant par être libéré et s’est même présenté comme « celui qui se dresse contre les tentatives de détournement de l’aide envoyée par l’Etat aux éleveurs », selon les dires de l’un de ses amis!

Source  :  Sahara Media le 30/07/2011

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