Le message de Barack Obama à la jeunesse africaine

S’exprimant lors d’un forum organisé à la Maison Blanche avec des représentants de la jeunesse africaine, Barack Obama a renouvelé son message du discours d’Accra. Et critiqué assez durement la génération des indépendances.

Pour célébrer le 50e anniversaire de l’accession à l’indépendance de 17 pays d’Afrique subsaharienne, les autorités américaines ont eu une idée originale. Plutôt que de réunir des chefs d’État ou de gouvernement, la Maison Blanche a convié 115 jeunes, représentants de la jeunesse africaine, pour discuter avec le président Barack Obama de « leur vision de l’Afrique pour les 50 ans à venir ».

La rencontre s’effectuait au premier jour d’une conférence de trois jours organisée par le département d’État à Washington et réunissant de jeunes africains « dirigeants de la société civile et du secteur privé ». Dans une séance de questions-réponses, Obama a d’abord exprimé l’espoir que certains des participants du forum « deviendront un jour dirigeants » dans leur pays. « Si vous y réfléchissez, dans les années 1960, lorsque vos grands-parents, arrière-grands-parents se battaient pour l’indépendance, les premiers dirigeants disaient tous qu’ils étaient pour la démocratie », a-t-il commencé.

La promesse d’Obama

« Et ce qui s’est produit, c’est que lorsque vous avez été au pouvoir pendant un certain temps, vous vous dites « j’ai été un si bon dirigeant que pour le bien du peuple, je dois rester en place » (…) Et c’est comme cela que l’on commence à changer les lois, à intimider et à emprisonner des opposants. Et bientôt, des jeunes gens comme vous, pleins d’avenir et de promesses, sont devenus ce qu’ils avaient combattu », a regretté Obama, qui a cité en exemple la démocratie américaine, « dans laquelle les institutions sont plus importantes qu’un individu », même si « cela ne veut pas dire que nous sommes parfaits, nous avons aussi beaucoup de problèmes », a-t-il nuancé.

Un message qui rappelle celui qu’il avait délivré lors de sa seule visite présidentielle en Afrique subsaharienne, en juillet 2009 au Ghana. Né aux États-Unis de père kenyan, Obama a également affirmé, comme à Accra, que « la bonne gouvernance est au cœur du développement » et que « le destin de l’Afrique sera déterminé par les Africains ». Il a néanmoins pris un engagement : « je veux faire en sorte que vos voix soient entendues pour que vous puissiez saisir ces opportunités », a-t-il promis.

« Mugabe ne sert pas bien son peuple »

À l’occasion d’une question posée par un ressortissant du Zimbabwe, Obama a nommément pris pour cible le président Robert Mugabe, 86 ans dont 30 au pouvoir. « J’ai le cœur brisé quand je vois ce qui se passe au Zimbabwe. Mugabe est un exemple de dirigeant qui est arrivé [au pouvoir, NDLR] en tant que combattant de la liberté, et je vais être très brutal : il ne sert pas bien son peuple, c’est mon opinion », a-t-il indiqué.

Source: Jeune Afrique



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