Gorgol: Djadjibiné oubliée du développement local

La commune de Djadjibiné dépend de la circonscription administrative de la moughataa de MBout au Gorgol. Cette localité distante de son chef lieu administratif de 35 km, se trouve à 150 km de Kaédi la capitale régionale. Djadjibiné souffre de problèmes économiques et de désenclavement.

 

 

 

 

 

La route Kaédi-Mbout-Sélibaby-Gouraye est pour elle, un nouvel espoir.

Même désenclavé par cet axe, d’autres réalités amères attendent de trouver solution auprès des pouvoirs publics. Au premier rang figure l’équation agricole. En effet, l’Oued de Djabiné Gandéga ne donne plus son rendement d’antan. Il ne fait plus mûrir le gros mil en période de campagne agricole, parce que l’eau se fait rare pour permettre d’inonder les champs de culture. Cette situation dure depuis quelques années maintenant, nous explique M. Timéra Haïmedou, un fonctionnaire à la retraite. « Ici nous ne pratiquons que la culture sous pluie et l’Oued ne peut faire mûrir que la variété hâtive en mil et de l’arachide », précise t-il.
Pour la culture du gros mil (sorgho) ou « taghalit » en hassania, les paysans sont obligés de louer des champs à des propriétaires terriens à Oued Boudami et Oued Bothiek . Selon, le retraité, le coût de la location est fonction de la surface cultivable et de la fertilité du sol. Les prix varient entre 5,10, 15 et 20 mille ouguiyas. Après chaque récolte, il faut renouveler le contrat de location si l’on veut exploiter les terres. Le village de Djadjbiné comprend deux parties, à savoir : Djadjbiné Gandéga et Djadjibiné Chorfa. Dans cette localité, toutes les infrastructures sont construites avec l’aide des natifs du village et immigrés à l’étranger. A leur actif, la construction de trois superbes mosquées, d’une cossue villa de passage pour abriter les hôtes du village (qu’ils soient des fonctionnaires de l’Etat en mission ou autres), la construction d’un château d’eau et d’un réseau d’adduction d’eau puis l’achat d’un groupe électrogène à 3 millions d’ouguiyas. Notons que la main d’œuvre nécessaire à la construction de la villa de passage a été fournie par l’Association Pour le Progrès des jeunes du village. De plus, s’agissant de l’établissement scolaire, ce sont les immigrés qui ont remplacé la toiture en zinc par un toit en béton armé et équipés en tables bancs les 7 classes de l’école. A ce sujet, l’ancien maire de la commune, Silly Diadié Gandéga, a tiré la sonnette d’alarme pour expliquer le fort taux d’abandon scolaire qui frappe les jeunes du village surtout pour la frange haratine. Selon lui cet abandon s’explique par des problèmes d’hébergement que rencontrent souvent les élèves une fois à Kaédi pour continuer leurs études au lycée. « Rendez-vous compte, ils n’ont nulle part où aller à Kaédi parce qu’ils ne connaissent personne », lance t-il. Il donne en exemple un élève parti de Djadjibiné pour continuer ses études à Nouakchott mais qui a eu toutes difficultés à trouver un hébergement. « Il a finalement abandonné l’école pour aller vendre du charbon. C’est écoeurant ! », dit-il.
Il n’empêche, ce que veulent les notables de Djadjibiné, c’est que le collège soit érigé en lycée. Ni plus, ni moins. Ils veulent aussi que la commune trouve un statut d’arrondissement, la construction d’un barrage dans leur Oued et des retenues d’eau ailleurs dans la commune.
La commune de Djadjibiné a une superficie de 385 km2 avec une population totale de 12 à 12.500 habitants répartis entre environ 12 villages. Le plus peuplé est Djadjibiné Gandéga qui 3.500 à 4.000 habitants.

Moussa Diop

 

Source  :  www.quotidien-nouakchott.com  le 10/05/2010

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