La Mauritanie face à la crise : L’absence de marché financier accroît les difficultés

L’impact de crise financière internationale sur la Mauritanie est aggravé par l’absence de marché financier, ce qui ôte au système mauritanien sa dynamique d’échanges avec l’inexistence d’un marché d’émission ou d’obligation), a appris Apa de bonnes sources à Nouakchott, la capitale.

La place de Nouakchott manque même de marché secondaire où s’opèrent les échanges sur divers titres censés refléter les cotations. Le marché des capitaux se limite à un marché monétaire embryonnaire sur lequel interviennent les banques de la place, au nombre de dix et quelques rares intervenants non bancaires constitués pour l’essentiel des entreprises du secteur public. Les émissions sur le marché se limitent à des bons de trésor à très court terme, de 4 à 12 semaines et les échanges sur les marchés secondaires sont peu développés.   La réglementation bancaire soumet les établissements au respect d’un certain nombre de ratios, ce qui limite les possibilités de ces institutions à effectuer des déplacements extérieurs sous forme d’action ou d’obligations ou tout autre produit financier. De plus, la gestion des réserves de change de la Banque centrale de Mauritanie est réalisée avec le maximum de prudence pour des raisons tenant non seulement au souci des autorités de ne pas exposer de telles réserves à des risques majeurs, mais également à la faiblesse relative à leur niveau. La politique de déplacement de ces réserves repose sur un risque faible, une rentabilité moyenne et un degré de liquidité élevé des déplacements. Le système bancaire national affiche une position créditrice positive à l’égard des banques étrangères. La banque centrale et les banques commerciales mauritaniennes sont globalement dans une position emprunteuse à l’égard de leurs correspondants étrangers. Compte tenu de ces différents facteurs, on peut penser que l’impact à court terme de la crise financière internationale sur le système financier mauritanien serait faible.
Cette conclusion est renforcée par le fait que cette crise intervient à un moment où les réformes mises en œuvre dans le secteur financier mauritanien ces dernières années ont commencé à porter leur fruit, par l’amélioration, en particulier, du niveau de confiance des mauritaniens dans les banques nationales. Suite à des recommandations de l’étude réalisée par le Fmi et la Banque mondiale en 2005, un ambitieux programme de renforcement de la solidité financière du système monétaire et bancaire a été élaboré et mis en œuvre. Les statuts de la banque centrale mauritanienne (Bcm) ont fait l’objet d’une profonde refonte visant à renforcer son indépendance et sa capacité à assurer sa mission de régulation monétaire et de surveillance du système bancaire. La Bcm a renforcé et adopté sa réglementation en accordant une place essentielle à la solidarité financière en multipliant le capital de chaque banque de la place par 6 d’ici 2010. De telles actions prises avant le déclenchement de la crise internationale ont induit un changement favorable du comportement des banques en matière de prise de risque et leur ont permis la confiance de leur public.

 

Cheikh Aidara

 

Source  :  www.transactiondalgerie.com  le 05/05/2010

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