La COD répond à Mohamed Ould Abdel Aziz

(Nouakchott, 18 mars 2010, Kassataya) La Coalition de l’Opposition Démocratique a réagi au discours du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Au cours d’une conférence de presse tenue jeudi 18 mars 2010 au siège de son parti Alliance Populaire Progressiste, Messaoud Ould Boulkheir, président en exercice de cette coalition, a violemment critiqué les contenus du discours prononcé par le président mauritanien dimanche devant les populations d’Arafat, un quartier populaire de Nouakchott.

Dans son propos introductif, Ould Boulkheir a exprimé la solidarité de la COD avec le peuple palestinien en proie aux « hostilités de l’entité sioniste ». Il en a profité pour déclarer que les relations diplomatiques de la Mauritanie n’ont toujours pas été rompues avec l’Etat d’Israël ; allant jusqu’à défier le pouvoir d’apporter les preuves du contraire de ce qu’il avance.

Parlant de la crise sociale et relativement à la grève de certains fonctionnaires, Messaoud Ould Boulkheir a déclaré que  l’opposition est solidaire des fonctionnaires et les encourage dans la conquête de leurs droits et uniquement dans le respect des règles.  Car, selon lui, le pouvoir a pris des décisions relatives aux indemnités sous prétexte de mettre tous les travailleurs sur un pied d’égalité. Or, dit-il, « Dieu lui-même n’a pas fait que les gens soient égaux ». Car chacun doit avoir les avantages proportionnellement à sa formation, sa fonction, son grade, etc.

A propos de l’administration, le président en exercice de la COD a rapporté que selon ses informations, très peu de secrétaires généraux des ministères sont issus de la fonction publique ; la plupart étant soit des courtiers, soit des commerçants, soit des personnes sans fonction précise dans l’administration et désignés par népotisme.

Parlant du président mauritanien, le président de l’Assemblée Nationale a estimé que celui-ci devait avoir une difficulté à se faire reconnaitre comme président de la République. Car selon lui, l’homme doit d’abord faire ses preuves aux yeux des mauritaniens et du reste du monde. « Nous croyions que Mohamed Ould Abdel Aziz après la crise du coup d’Etat, allait reprendre ses esprits et dire : me voilà à la tête du pouvoir d’abord par coup d’Etat, ensuite grâce à la collaboration avec la communauté internationale, le conseil constitutionnel, la communauté  africaine et je dois donc montrer aux mauritaniens que je mérite ce pouvoir et que je vais les sortir de cette impasse, et ce avec sagesse, prudence, de façon graduelle. »

Concernant la conception du dialogue d’Ould Abdel Aziz qui avait dit ne pas être concerné par les accords de Dakar, constituant des engagements pris devant la communauté internationale, Ould Boulkhier rappelle que « n’eut été l’étranger, Mohamed Ould Abdel Aziz ne serait pas devenu président. Nous demandons le dialogue non pour nous-mêmes mais pour l’intérêt du pays».

Critiquant les excuses du présent auprès des populations pour mauvaise gestion des régimes précédents, Messaoud Ould Boulkheir martèle : « ce sont pourtant ces régimes qui ont formé, créé et mis Mohamed Ould Abdel Aziz dans une position lui ayant permis d’être au pouvoir. »

A propos de la loi sur le terrorisme dont le conseil constitutionnel a retoqué certains articles, le  président de l’APP a dans une tournure en dérision des regrets du pouvoir, affirmé : « le Conseil Constitutionnel que l’on pense être de connivence avec nous (l’opposition) est de toute façon le même Conseil Constitutionnel qui a décidé que lui Ould Abdel Aziz était président.»

De la gabegie ? « Il (Ould Abdel Aziz) nous a  tympanisés déclaration de patrimoine ? Il parait qu’il n’a pas fini de recenser ses biens tellement ils sont interminables au Maroc, à Saint-Louis, et partout ailleurs».

« Et où sont passées les fameuses tonnes de cocaïne qui ont été saisies sur de pauvres gens ? Pourquoi ne les a-t-on pas incinérées publiquement ? N’est-ce pas curieux que quelques tonnes aient été saisies au Chili en provenance de la Mauritanie ?» s’interroge le leader de l’APP.

Dimanche 12 mars 2010, Mohamed Ould Abdel Aziz s’en était pris à l’opposition devant les populations d’un quartier populaire de Nouakchott ; l’accusant, entre autres griefs, de défendre les intérêts d’autrui contre les choix diplomatiques opérés récemment. Ould Abdel Aziz  parlait de sa décision de rappeler l’ambassadeur mauritanien du Mali suite à la libération de l’otage français Camatte rendue possible par la libération par les autorités maliennes de prisonniers liés à Al Qaida.

K-Manthia pour Kassataya

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