Gabon : nouveau putsch au cœur de la Françafrique qui Inquiète l’Élysée

Le Gabon bascule à son tour après quelques jours du coup d’Etat au Niger. C’est le Général Brice Oligui Nguema chef de la garde prétorienne qui prend le pouvoir après la proclamation des résultats des présidentielles en faveur du président Ali Bongo accrédité de plus de 64 pour cent des suffrages.

 Ce coup de force est considéré par les observateurs comme un ras-le-bol collectif et national de la dynastie Bongo après 56 ans à la tête du pays.Les putschistes apparaissent ainsi comme un messie pour délivrer les Gabonais de longues années de frustrations nées du long règne de la dynastie Bongo 56 ans au pouvoir en accaparant les deux plus grandes richesses naturelles, le pétrole et le bois. Plus de cinq décennies sans partage qui ont conduit ainsi à un ras-le-bol collectif et national.

Cette gestion patrimoniale du pouvoir se traduit depuis l’élection du fils Bongo, Ali Bongo qui n’hésite pas à briguer trois mandats même étant malade, est une goutte qui fait déborder le vase. Et la grande tricherie et la fraude des présidentielles lui donnant vainqueur avec plus de 64 pour des voix sont considérées comme un coup d’Etat électoral pour la deuxième fois.

Ce nouveau putsch au cœur de la Françafrique n’est pas un rejet des relations du Gabon avec la France mais une nouvelle ingérence d’une nouvelle génération de militaires qui veulent prendre leurs destins en main. C’est inquiétant pour l’Elysée au regard des 12 0000 français au Gabon et les énormes intérêts pétroliers. Paris craint d’être lâché par la junte au pouvoir. Ce changement de génération révèle en partie les cinq putschs en Afrique depuis 2020. Le putsch du général Brice Nguema étant une révolution de palais différente des coups de force du Mali, du Burkina, de la Guinée et du Niger.

Ce retour au pouvoir du fusil est la fin d’un cycle de néo-colonisation de l’Afrique francophone et le début d’une nouvelle ère de la jeunesse militaire africaine connectée avec son peuple et consciente pour aller vers un changement de paradigmes. Les observateurs assistent ainsi à un nouvel été militaire africain semblable sur le fond au Hirak algérien ou printemps arabe. La contagion risque de s’élargir en Afrique centrale et désormais des nuits certainement cauchemardesques des présidents camerounais Paul Biya, équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema et Congolais Sassu Nguesso . Le dénominateur commun, la longévité au pouvoir et la mal gouvernance. La Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMEAC) est en état d’alerte.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 31 août 2023)

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