Mauritanie : des Imams et Oulémas à Nouakchott en mode de charia activée

Les observateurs reviennent ce début de semaine sur l’affaire de blasphème par une jeune lycéenne originaire d’Atar au Nord du pays en juillet dernier. Près de 10 Imams et Oulémas sont montés au créneau cette semaine à Nouakchott pour demander l’exécution de la candidate au Baccalauréat de 2023.

Cette offensive des guides religieux s’inscrit dans une démarche d’accélérer le procès dans le respect de la charia. Qu’on le veuille ou non, en Mauritanie le blasphème est puni par la loi depuis que le parlement a renforcé la législation en 2018. Désormais les auteurs sont passibles d’une peine capitale.

L’Affaire d’apostasie envers le Prophète (PSL) par une candidate au Baccalauréat 2023 n’est pas étrangère à loi islamique, la charia qui cohabite avec le droit moderne constitue un casse-tête pour la justice. C’est une affaire qui a fait exploser les réseaux sociaux en juillet dernier. Les Imams et Oulémas ont manifesté pour lever l’anonymat avant que la jeune lycéenne ne soit arrêtée à Atar.

Les Mauritaniens attendent son procès. Dans cette perspective 10 Imams et Oulémas sont montés au créneau pour demander son exécution dans le respect strict de la charia. Les observateurs rappellent que ce n’est pas la première fois que des Mauritaniens sont accusés de blasphèmes.

Le cas le plus connu est celui du bloggeur Mohammed Mkeitir libéré sous la pression internationale après 5 années de détention au-delà de la peine infligée sous le régime de l’ex-président Ould Abdel Aziz. Le blogguer a trouvé refuge en Europe.

Cette offensive des guides religieux intervient en même temps que l’Affaire du député Ould Bouya dont la levée parlementaire pour offense au chef de l’Etat et son arrestation ne sont pas appréciés par les Imams qui dénoncent une injustice.

C’est la liberté d’expression qui n’est pas un délit d’opinion qui est pointée du doigt. Et au-delà c’est la loi liberticide pour la protection des symboles de l’Etat qui est visée.

Deux faces d’une réalité d’une justice assez souvent instrumentalisée à des fins politiques ou religieuses. L’auteure du blasphème n’a que 19 ans. La jeunesse ne peut être au-dessus de la charia qui accepte le repentir.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 22 août 2023)

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