En célébrant la journée internationale de la jeunesse, le ministre de la Culture et de la jeunesse s’inscrit dans une démarche de valoriser les potentiels de cette couche de la population la plus importante pour l’avenir du pays.
Mais c’est également une journée de réflexion pour le gouvernement et pour les jeunes qui relance les débats sur la politique de la jeunesse dans un pays profondément divisé depuis 1989 avec la déportation de plus de 60000 négro-africains au Sénégal et au Mali sous le régime du génocidaire Ould Taya.
L’organisation d’une soirée festive culturelle dans le quartier le plus populaire de la capitale la Sebkha relève du populisme du gouvernement avec en trompe-l’œil du théâtre dans les langues nationales. Cette combinaison confirme une politique culturelle de la jeunesse consumériste des évènements. Le président Ould Ghazouania a déjà tranché pour une jeunesse politicienne avec la création du Haut conseil de la jeunesse, pépinière des militants du parti INSAF appelés à prendre la relève demain.
La majeure partie des membres étant fils ou fille d’anciens ministres et ministres, d’officiers supérieurs de l’armée ou d’hommes d’affaires. C’est la crème de la jeunesse mauritanienne. La culture étant relégué au stade d’amusement de la galerie au niveau de l’éducation nationale, des médias publics la radio et la télévision qui consacrent 10 pour cent des programmes aux langues nationales et l’administration n’échappe pas à la ghettoïsation de ces langues. Pas étonnant qu’un jeune sur trois est au chômage aujourd’hui et que de milliers d’entre eux traversent l’atlantique en quête d’un avenir meilleur.
Les forums du ministère de la culture ne doivent pas être qu’évènementiels. La sensibilisation des jeunes aux questions d’intérêt national doit être permanente et suivie d’actes concrets notamment sur l’emploi, l’éducation et la culture, l’environnement et la citoyenneté.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 15 août 2023)
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