Mauritanie : le trafic grandissant des stupéfiants à Nouakchott inquiète les observateurs

La révélation ce début de semaine à Nouakchott du regain de consommation de la drogue dure par la police est un aveu d’échec de la lutte contre l’insécurité dans la capitale. Le démantèlement des réseaux des trafiquants de stupéfiants ne suffit pas. L’application de la loi s’impose pour tous les coupables.

Les Mauritaniens vivent dans l’insécurité depuis plus d’une décennie. Et depuis 2019 Nouakchott vit au rythme infernal de recrudescence du banditisme. Les vols armés et les assassinats de citoyens notamment dans les quartiers populaires se multiplient. Face à cette insécurité la police arrête les chefs de gangs et démantèle les réseaux de passe et de consommation de drogues dures. Des arrestations qui n’impactent pas la consommation de la drogue dure qui se révèle plus importante ces deux dernières années.

Cette révélation ce début de semaine par la police de Nouakchott est un double voire triple aveu d’échec. D’abord le démantèlement des réseaux des narcotrafiquants n’est pas nouveau et n’est pas suivi entièrement par décisions de justice. Il ne suffit pas d’arrêter les têtes des réseaux mais également tous ceux qui sont derrière et ils sont nombreux et sans doute certains sont intouchables du fait de leur statut dans l’appareil étatique et dans la société sans doute des virtuels de l’oligarchie militaire et hommes d’affaires et des nouveaux riches des quartiers huppés.

La Mauritanie a une mauvaise presse concernant le trafic des stupéfiants dans la sous-région au point que Interpol en a fait un des terrains de chasse. Ensuite la police est devenue une institution de répression comme en témoignent les arrestations arbitraires des manifestants pacifiques à Nouakchott et surtout dans la vallée. Enfin la police est devenue des mouroirs de citoyens comme en témoignent les assassinats de Chouvi Cheine, de Oumar Diop et Mohammed Lemine. Le regain de la consommation de la drogue dure à Nouakchott n’est pas une surprise. C’est la gouvernance à plusieurs vitesses de Ould Ghazouani qui est pointée du doigt par les observateurs.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 15 août 2023)

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