Niger : la Cedeao s’efforce de maintenir la pression sur la junte

Le Monde  – Réunis au Nigeria, les pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont ordonné le déploiement de la force militaire face aux putschistes nigériens, tout en plaidant encore pour une issue pacifique.

La nuit tombait sur le lit du fleuve Niger quand les habitants de Niamey ont appris la décision qui pourrait plonger leur pays dans la guerre si elle était mise en œuvre. Jeudi 10 août, le déploiement de la force militaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a été ordonné par les chefs d’Etat et représentants réunis en sommet extraordinaire à Abuja, la capitale du Nigeria. Les mêmes objectifs, martelés depuis les premières heures du coup d’Etat du 26 juillet contre le président Mohamed Bazoum, ont été invoqués : déloger du pouvoir les putschistes commandés par le général Abdourahamane Tiani et libérer le chef d’Etat élu, aujourd’hui détenu avec sa femme et son fils, afin de restaurer l’ordre constitutionnel.Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Au Niger, la junte est portée par la colère contre une « démocratie malade »

Cette menace d’une intervention militaire des armées ouest-africaines plane sur la junte nigérienne depuis le précédent sommet de la Cedeao, le 30 juillet, au cours duquel l’organisation régionale avait fixé un ultimatum d’une semaine aux militaires. Il a expiré sans que le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), déterminé à conserver le pouvoir à Niamey, au risque de compromettre la sécurité de ses membres, montre le moindre signe de reddition. Une nouvelle chance a été donnée au dialogue, mais la junte a refusé, mardi 8 août, l’arrivée à Niamey de la délégation conjointe dépêchée le même jour par la Cedeao, l’Union africaine et les Nations unies.

« Tous les efforts diplomatiques entrepris par la Cedeao pour résoudre la crise ont été repoussés avec défiance par les dirigeants militaires », déplore l’organisation dans son communiqué final, jeudi. Tout en soulignant « sa détermination à maintenir ouvertes toutes les options en vue d’un règlement pacifique de la crise », la Cedeao a répété qu’elle était prête à une intervention militaire. Les contours, « la manière » et « le moment » ont été définis par les chefs d’état-major des pays membres, réunis à Abuja du 2 au 4 août. Une étape de plus de planification a été franchie jeudi : la Cedeao a donné « instruction » au comité du chef d’état-major des armées « afin qu’il active sans délai la force avec tous ses éléments ».

Le calendrier, le nombre et l’origine exacte des soldats composant cette force militaire créée en 1990 à l’initiative du Nigeria pour mettre fin à la guerre civile au Liberia et qui est par la suite intervenue au Sierra Leone, en Côte d’Ivoire, en Guinée-Bissau et, lors de sa dernière opération en date, en Gambie en 2017, n’ont pas encore été communiqués. Mais la Côte d’Ivoire, partisane de la fermeté vis-à-vis des putschistes, a annoncé, jeudi soir, par la voix de son président, Alassane Ouattara, de retour d’Abuja, qu’elle « fournira un bataillon » de 850 à 1 100 hommes, aux côtés du Nigeria et du Bénin, ainsi que « toutes les dispositions financières » nécessaires au bon déroulement d’une opération « dans les plus brefs délais ».

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Source : Le Monde 

 

 

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