Vladimir Poutine invite l’Afrique à Saint-Pétersbourg pour tenter de restaurer sa statur

Le deuxième sommet Russie-Afrique, qui se tient les 27 et 28 juillet, doit être l’occasion pour le président russe de rassurer ses partenaires africains, dont certains s’inquiètent des conséquences de la guerre en Ukraine.

Le MondeRestaurer une image abîmée, démentir l’impression d’un isolement international : le sommet Russie-Afrique, qui se tient à Saint-Pétersbourg jeudi 27 et vendredi 28 juillet, doit mettre en scène un Vladimir Poutine en position de force, alors qu’il s’efforce de reconstruire sa stature auprès d’un continent plongé dans l’expectative après les turbulences engendrées par l’invasion de l’Ukraine il y a un an et demi.

La photo de famille attendue de l’Afrique rassemblée autour du chef du Kremlin sous la bannière d’un « monde multipolaire » est d’une importance cruciale dans cette entreprise de réhabilitation diplomatique. Le nombre de présidents présents sera scruté : ils étaient 43 lors de la première édition de ce forum, à Sotchi en octobre 2019. Cette fois-ci, ils devraient être seulement 21, moitié moins, selon le décompte du Monde.

Alors que les Occidentaux ont vivement encouragé leurs partenaires africains à ne pas se rendre en Russie, des chefs d’Etat se sont décommandés jusqu’à la dernière minute, comme Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo (RDC). « Ce ne sont en rien les pressions des Occidentaux qui ont joué dans notre décision, il y avait un problème d’agenda du président qui devait passer par Kiev avant d’aller à Saint-Pétersbourg, explique une source de la présidence de la RDC, soucieuse de souligner son indépendance. Cela dit, des pressions, il y en a eu. Elles ne sont pas trop méchantes et pas nouvelles : il y en a depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. »

L’offensive en Ukraine a changé la donne en Afrique. Il y a quatre ans, le sommet de Sotchi avait campé une Russie conquérante, se réengageant après un quart de siècle d’effacement consécutif à l’implosion de l’Union soviétique (URSS). Le modèle était inédit : une offre paramilitaire via la société de mercenaires Wagner assortie de la prédation de ressources et d’opérations de cyberinfluence. Aujourd’hui, l’enlisement de l’armée russe sur les fronts ukrainiens, les interrogations sur de possibles fêlures au sein du pouvoir à Moscou, mais aussi les dégâts économiques collatéraux (inflation, aléas des approvisionnements en céréales), nourrissent des doutes au sein de certains pouvoirs africains.

Face à ces interrogations, le sommet de Saint-Pétersbourg s’efforcera de sauver les acquis de Sotchi. La Russie y jouera sa carte maîtresse : une capacité à répondre à une aspiration assez répandue en Afrique, celle de desserrer l’étau d’une relation pesante avec l’Occident.

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(avec Le Monde Afrique)

Source : Le Monde

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