La Maison des mondes africains, rebaptisée MansA, se profile à bas bruit à Paris

Un avant-goût de cette structure, visant à soigner les relations entre l’Afrique et la France, sera donné lors du forum Création Africa, en octobre, à Paris.

Le Monde – Le politologue et historien camerounais Achille Mbembe avait fait de la création d’une maison des mondes africains l’une des treize préconisations du rapport remis, en octobre 2021, à Emmanuel Macron pour faire évoluer les relations entre la France et l’Afrique. Une recommandation qui, aux yeux de l’intellectuel, avait « recueilli l’adhésion la plus massive, à la fois du côté africain et français ».

Deux ans après, pourtant, rien n’a filtré du projet. Si bien que, avec une once de fatalisme, bon nombre d’acteurs culturels impliqués en Afrique le jugent au point mort. En coulisses, assure l’Elysée, le dossier avance. Mais à bas bruit et à petits pas. « Ce type de projet politiquement fort s’inscrit forcément dans du temps long », justifie l’entourage d’Emmanuel Macron, faisant valoir l’implication des ministères de la culture et des affaires étrangères. Un triple portage qui a pour conséquence de « ralentir le processus en diluant les responsabilités », regrette toutefois un ancien cadre du Quai d’Orsay.

A la lenteur administrative se greffe une prudence d’équilibriste. Le sujet, il est vrai, est sensible, et l’exercice risqué. L’image de l’Hexagone est au plus bas, son influence en constant recul dans un continent qui a désormais l’embarras du choix de ses partenaires. Le soutien apporté par Paris aux autocrates d’Afrique de l’Ouest, comme le président camerounais Paul Biya ou le dictateur tchadien Idriss Déby (mort en 2021), l’oubli dans le grand roman national français de sa part d’africanité, des tirailleurs sénégalais aux travailleurs immigrés, ont attisé l’amertume d’une diaspora, elle-même en butte aux stéréotypes.

Plusieurs freins

Une mission menée par le diplomate Luc Briard et la journaliste franco-sénégalaise Liz Gomis avait déjà listé, en mars 2022, plusieurs freins à la relation : manque de connaissances de l’Afrique, problème de mobilité et plafond de verre pour les jeunes artistes du continent, éparpillement des informations et difficulté de l’accès au financement qui compliquent l’initiative entrepreneuriale…

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Source : Le Monde

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