Mauritanie : la révolte des jeunes de la Sebkha après la mort de Oumar Diop

Des centaines de jeunes sont descendus dans la rue à Nouakchott au lendemain de la mort du jeune Oumar Diop après son interpellation au commissariat de police de la Sebkha.

Les observateurs comparent cette colère de la jeunesse des quartiers populaires à la révolte des jeunes sud-africains de Soweto contre l’apartheid en son temps. La comparaison n’est pas exagérée mais raison au regard des quartiers périphériques de la capitale abandonnés à leur sort par l’Etat où les jeunes n’ont comme seul avenir que l’informel qui soulage à peine leur misère. Et en plus ils sont confrontés régulièrement aux descentes de la police qui traque les trafiquants de drogue dissimilés à travers les gangs. L’espérance de vie ici est hypothétique et dépend de la chance d’échapper à la violence policière.

Dans ces quartiers populaires où sont fréquentes les bavures policières la mort morte du jeune Oumar Diop après son interpellation au commissariat du quartier devient un simple fait divers. La manifestation cette semaine à la SEBKHA est un signe de révolte de la jeunesse contre un système qui la méprise. Le silence des autorités de Nouakchott en dit long du malaise du commissaire de police présent à la morgue de l’hôpital.

La famille de la victime assure que Oumar Diop ne souffrait d’aucune pathologie contrairement à la police qui insinue la consommation de stupéfiants par le jeune. Les observateurs attendent les résultats de l’autopsie mais ne sont pas dupes de l’opacité qui peut en découler dans un Etat qui protège ses criminels. La justice pour Oumar Diop est un droit.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 30 mai 2023)

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