Les Mauritaniens ont répondu massivement cette semaine à Nouakchott à l’appel de l’opposition pour un rassemblement populaire contre les résultats du scrutin du 13 mai dernier. A une année de la présidentielle de 2024, cette forte mobilisation est un premier test pour l’unité de l’opposition. C’est le premier enseignement.
Après une longue période d’hibernation depuis l’accession au pouvoir de Ould Ghazouani en 2019, l’opposition charge ses batteries pour gagner une bataille d’opinion. C’est le premier pari qui s’inscrit dans une bataille politique qui sera longue avec un bras de fer avec le pouvoir.
C’est le deuxième enseignement qui laisse penser l’émergence d’une nouvelle stratégie politique c’est à dire une nouvelle plateforme qui tire les leçons du passé à commencer par un dialogue politique dans lequel les leaders des partis ne seront pas de simples figurants mais acteurs d’une boussole pour un changement de direction.
C’est le troisième enseignement.et en même temps c’est le talon d’Achille de l’opposition appelée à se faire Hara Kiri elle-même pour une réforme du fichier électoral et de son code et surtout de la CENI pour son indépendance des partis politiques. Dans un pays où la fraude est une religion c’’est la neutralité du ministère de l’Intérieur principal organisateur des élections qui est pointé du doigt. Une condition sine qua non d’élections libres transparentes et consensuelles qui peuvent conduire à une alternance démocratique à laquelle aspire le peuple mauritanien depuis 1978.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 27 mai 2023)
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