La Russie est-elle en train de remodeler l’ordre mondial en sa faveur ?

Moscou semble parvenir à consolider autour de ses intérêts une coalition de pays du Sud non négligeable, alerte “The Spectator”, à Londres. En témoignent les résultats du vote du 23 février aux Nations unies condamnant l’invasion russe de l’Ukraine.

Courrier international  – Trente-deux abstentions, treize absences, sept votes contre. Les dirigeants d’une cinquantaine de pays (sur 193), dont la Chine et l’Inde, ont refusé de condamner l’invasion russe de l’Ukraine, aux Nations unies, le 23 février dernier.

Le fruit, s’inquiète The Spectator, d’une rhétorique efficace du Kremlin, déployée depuis de nombreuses années auprès des pays de Sud. “Vladimir Poutine est-il en train de gagner ? s’interroge même l’hebdomadaire londonien en une de son édition du 4 mars. L’ordre mondial, en tout cas, change en sa faveur.”

De l’Amérique centrale à l’Asie en passant par l’Afrique, le maître du Kremlin “cultive une alliance de nations qui se sentent victimes de l’impérialisme occidental”, analyse l’historien Peter Frankopan, de l’université d’Oxford, dans les pages du magazine conservateur.

L’idée selon laquelle les États-Unis et leurs alliés se trouvent “à la source de l’instabilité mondiale” fait son chemin dans de nombreuses capitales. Les interventions militaires en Yougoslavie ? En Irak ? En Libye ? En Syrie ? Autant de preuves de la “duplicité” de l’Occident, a martelé Vladimir Poutine lors de son adresse à la nation du 21 février.

“Moscou se présente comme un bastion de stabilité dans un monde devenu fou, alors même que le Kremlin cherche à le rendre encore plus fou.”

“Regardez comme on vous abandonne”

 

Dans cette bataille géopolitique, la Russie peut compter sur l’appui de la Chine. “Même si les relations bilatérales ne sont pas toujours simples, la guerre a créé d’énormes opportunités : les échanges commerciaux se sont intensifiés et les deux pays sont unis par la volonté de propager la vision d’un Occident imprévisible.”

Vladimir Poutine, insiste Peter Frankopan, est passée maître dans l’art d’agiter le sentiment antiaméricain. Des paroles adossées à “une realpolitik faite de commerce et d’échange de denrées alimentaires utilisées comme armes diplomatiques”, notamment sur le continent africain.

“Regardez comme l’Ukraine a été soutenue, armée par l’Occident, dit-il, pendant que d’autres ont été abandonnés.”

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Source : Courrier international

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