Mauritanie : la réaction rapide de Ould Ghazouani sur la mort de Ould Cheine pointée par les observateurs

La vitesse de la réaction du président mauritanien en demandant une enquête indépendante sur la mort de l’activiste Ould Cheine intervient quelques heures après celles de la commission nationale des droits de l’homme et du Mécanisme national de prévention de la torture. Une course contre la montre qui ressemble fort à un régime de Ould Ghazouani aux abois en quête d’une transparence.

Ould Ghazouani est en général silencieux sur des affaires qui concernent la justice. Mais cette fois-ci la mort de l’activiste Ould Cheine a suscité autant de tristesse et de colère des Mauritaniens sur les réseaux sociaux et les rédactions nationales et au sein de la classe politique toutes tendances confondues. C’est le sens de sa demande pressante et personnelle pour une enquête indépendante comme l’exige la famille de la victime. C’est un sauve qui peut pour faire face à une situation gravissime de dérives policières assez souvent fréquentes.

Les observateurs s’interrogent sur la composition d’une commission d’enquête et in fine l’indépendance de la justice quand le chef de l’exécutif détient tous les pouvoirs. Secret de polichinelle. La Commission nationale des droits de l’homme et le Mécanisme de prévention de la torture ne font pas l’unanimité de leur efficacité pour défendre les droits de l’homme en Mauritanie depuis leur création et l’accession au pouvoir en 2019 du président Ould Ghazouani.

Les tortures des militants anti-esclavagistes dans les commissariats de police et les violences policières contre des  manifestants pacifiques à Nouakchott comme à l’intérieur du pays sont légions et atteignent leur paroxysme avec la mort de cet activiste peu après sa détention dans un commissariat  du quartier populaire de la capitale Dar-Naim.

En se mettant en avant pour réclamer des enquêtes sur la mort de Ould Cheine, les deux organisations étatiques cachent les manœuvres d’un Etat de plus en plus répressif. Difficilement défendable par le premier magistrat du pays.

Ce drame est ressenti par les Mauritaniens dans leur diversité comme une goutte de trop de la torture de simples citoyens dont les auteurs devront être punis.  Cette colère de l’opinion publique traduit la triste situation des détentions dans les commissariats de proximité de police à Nouakchott. A moins de trois mois des élections, les observateurs s’interrogent sur un régime qui non seulement divise les Mauritaniens mais aussi bafoue les droits de l’homme.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 11 février 2023)

 

 

 

 

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