L’État néerlandais présente ses excuses pour 250 ans d’esclavage

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte présente ses excuses officielles pour le rôle joué par l'Etat dans l'esclavage, qu'il qualifie de "crime contre l'humanité".

Deutsche Welle – Le discours du Premier ministre néérlandais Mark Rutte était très attendu. « Aujourd’hui, je présente des excuses au nom du gouvernement néerlandais pour les actions de l’Etat néerlandais dans le passé: à titre posthume à tous les esclaves du monde entier qui ont souffert de cet acte. À leurs filles et fils et à tous leurs descendants », a déclaré le chef du gouvernement.

À l’apogée de son empire colonial, les Provinces-Unies, connues aujourd’hui sous le nom de Pays-Bas, possédaient des colonies comme le Suriname, l’île caribéenne de Curaçao, l’Afrique du Sud et l’Indonésie, où la Compagnie néerlandaise des Indes orientales était basée au XVIIe siècle.

Regard sur un passé qui saigne

Ces dernières années, les Pays-Bas ont commencé à regarder en face l’héritage de leur rôle dans l’esclavage. Avec le mouvement Black Lives Matter aux États-Unis, le débat a ressurgi dans le pays, où le racisme reste une souffrance pour des ressortissants des anciennes colonies.

Jennifer Tosh est une descendante directe de personnes réduites en esclavage par les Hollandais. Elle a fondé Le Black Heritage Walks Network, un réseau visant à mettre en lumière les réalisations de la communauté afro-caribéenne. L’organisation de cette neérlando-américaine a longuement fait pression pour obtenir des excuses officielles pour le passé colonial néerlandais.

“Les Néerlandais se sentent exceptionnels, pas comme les Britanniques, pas comme les Français, pas comme les Portugais. Cela a donné l’impression que, nous n’étions pas si mauvais que ça. Et ce n’était pas ici. C’était toujours ailleurs. Loin des yeux, loin du cœur. Cette façon nostalgique de romancer l’histoire a fait réfléchir les gens : « Eh bien, c’est quoi toute cette agitation autour des réparations ?”, explique-t-elle.

Des profits toujours là

Les Pays-Bas ont été parmi les derniers pays d’Europe à abolir l’esclavage. Mais son impact économique se fait toujours sentir, explique Pepijn Brandon, professeur d’histoire sociale.

 

Lire la suite

 

 

Rémy Mallet, Sascha Brinkmann

 

 

 

Source : Deutsche Welle (Allemagne)

 

 

 

 

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page