En Chine, un pouvoir “plus centralisé que jamais” autour de Xi Jinping

Courrier international Le président Xi Jinping, reconduit pour un troisième mandat au terme du congrès du Parti communiste chinois (PCC), s’est entouré d’un bureau politique remanié, uniquement composé de ses proches alliés. De quoi rendre toute opposition quasiment impossible, analyse la presse internationale.

“Il n’y a plus de limites. Toutes les règles ont été enfreintes”, tranche Cai Xia. Comme cet ancien professeur à l’École centrale du Parti communiste chinois, expulsé en 2020 après avoir critiqué l’exécutif et cité par le Washington Post, de nombreux observateurs pointent la concentration extrême du pouvoir, à l’issue du congrès du PCC qui a pris fin ce dimanche 23 octobre. Le président Xi Jinping a été reconduit pour un troisième mandat – conséquence d’une modification de la Constitution en 2018 lui permettant d’exercer plus de deux mandats consécutifs – et s’est entouré de proches fidèles.

La veille, une scène spectaculaire et très inhabituelle avait donné le ton lors de la cérémonie de clôture : l’ancien président Hu Jintao, 79 ans, était escorté de force hors des lieux par deux hommes. Le signe, analysait la BBC, d’un “temps révolu symboliquement évacué”.

Si l’on connaissait dès samedi la liste des personnalités politiques écartées du Politburo, l’affiche de ses nouveaux membres restait incertaine : elle est désormais connue, et “ce dimanche, toutes les places libérées ont été attribuées exclusivement aux hommes de Xi”, résume le quotidien américain.

Une armée de fidèles

Le poste de Premier ministre devrait revenir à Li Qiang, ancien chef du Parti à Shanghai et proche allié de Xi, à la première place dans l’ordre protocolaire. Outre M. Li, d’autres “étoiles montantes” du Parti ont été promues au sein du bureau politique, complète le South China Morning Post, citant “Li Xi, Ding Xuexiang et Cai Qi” – ce dernier devenant premier secrétaire du PCC. À ces quatre membres s’ajoutent deux autres fidèles du président, précise le titre : Wang Huning, “le Monsieur idéologie” du pouvoir chinois, et Zhao Leji, qui était auparavant chargé de la lutte contre la corruption. Autour de Xi Jinping, ces six hommes forment le nouveau comité permanent du PCC.

“De manière étonnante, remarque le quotidien hongkongais, le Politburo n’est composé cette fois que de 24 membres, soit un de moins que le précédent, et ne comporte aucune femme.” C’est la première fois en vingt-cinq ans que le bureau politique chinois est exclusivement masculin.

L’autre surprise de ce remaniement, analyse encore le South China Morning Post, c’est le maintien au pouvoir de Wang Yi et du général Zhang Youxia, respectivement âgés de 69 et 72 ans : cette décision vient donc enfreindre une règle de plus, qui voulait que les membres du bureau politique prennent leur retraite à 68 ans.

“D’après les spécialistes, ces changements sont le signe que M. Xi vient une nouvelle fois de renforcer son autorité déjà considérable à l’intérieur du Parti et de cimenter son pouvoir”, conclut The Strait Times. De quoi “rendre l’opposition plus difficile, poursuit le quotidien de Singapour, toute vision différente [de celle de Xi] pouvant être interprétée comme une attaque contre le Parti”.

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Mélanie Chenouard

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