France – Jean Castex choisi par Emmanuel Macron pour prendre la tête de la RATP

L’ancien premier ministre devrait succéder à Catherine Guillouard, qui a quitté son poste de PDG le 30 septembre. Une nomination-clé à un an de la Coupe du monde de rugby et à deux ans des Jeux olympiques, qui solliciteront fortement les transports publics.

Le Monde   – A ceux qui lui reprochaient de se désintéresser du secteur des transports publics, Emmanuel Macron démontre qu’il en a bien compris les enjeux. Le président de la République a convaincu son ancien premier ministre, Jean Castex, de prendre la présidence et la direction générale de la RATP. Les deux hommes se sont rencontrés dimanche 16 octobre, selon la lettre spécialisée Mobilettre.

Court-circuitant la procédure confiée au cabinet de recrutement Jouve & Associés, qui s’apprêtait à donner à l’Agence des participations de l’Etat sa liste resserrée de candidats, l’Elysée proposera donc aux parlementaires le nom de l’ancien chef du gouvernement, ont confirmé au Monde plusieurs sources concordantes, avant que l’Elysée l’officialise mercredi 19 octobre.

M. Castex devra ensuite être nommé en conseil des ministres.

 

Les premières réactions à la RATP étaient plutôt positives, voire flattées. Une des dernières dirigeantes de la Régie, Elisabeth Borne (de 2015 à 2017), est aujourd’hui à Matignon, et avoir l’ancien premier ministre comme dirigeant est le gage que les sujets ayant trait aux transports parisiens seront regardés de près en haut lieu.

Le chef de l’Etat s’assure aussi de mettre la RATP et ses 69 000 salariés entre des mains de confiance, à un moment particulièrement délicat. D’abord, Paris va accueillir en 2023 la Coupe du monde de rugby, puis, en 2024, les Jeux olympiques (JO). La fluidité des transports publics est essentielle pour la réussite de ces événements et pour la bonne image de la France.

La grève du RER B, le jour de la finale de la Ligue des champions de football, le 28 mai, qui a contribué aux désordres autour du Stade de France, a donné une idée des dangers potentiels, y compris les risques politiques d’un fiasco sécuritaire. Mais, de l’aveu d’un haut dirigeant de la CFDT, personne n’a vraiment de prise sur les syndicats de cette ligne B. En mai, ils protestaient pour dénoncer les sous-effectifs, les conditions de travail et les difficultés de recrutement, un défi auquel sera encore confronté le prochain patron de la RATP.

Complexité des enjeux

Les deux grands événements sportifs de 2023 et 2024 vont se dérouler à un moment où les relations sociales sont particulièrement tendues à la Régie. Pour plusieurs raisons. Le corps social de l’entreprise a encore du mal à accepter les réformes à marche forcée engagées par Catherine Guillouard avant son départ, le 30 septembre. Pour préparer l’établissement public à l’ouverture à la concurrence, elle a filialisé la plupart des activités de la RATP. Une organisation en « business units » que les syndicats déplorent et jugent responsable de la montée de l’absentéisme.

Quant à l’ouverture à la concurrence, elle a commencé en grande couronne, permettant à la RATP de gagner des marchés. Mais, à compter de 2025, elle sera ouverte sur les bus de la petite couronne et de Paris, le cœur du métier de la Régie, qui risque de perdre certains lots. Ses syndicats, en tout cas, le redoutent. Pour eux, un système fondé sur la compétition ne peut que dégrader leurs conditions de travail. L’ouverture à la concurrence pour le métro et le tramway n’interviendra qu’en 2040.

 

Sur tous ces fronts, le choix de Jean Castex présente des avantages. En 2017, avant de s’occuper de la pandémie de Covid-19 qui lui a ouvert la route de Matignon, il était délégué interministériel chargé de superviser, pour l’Etat, l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. Il mesure donc la complexité de l’enjeu, et notamment celui des transports. Un plan mobilité des JO a été demandé par le chef de l’Etat et, pour l’instant, les différentes autorités se renvoient la balle. Ile-de-France Mobilités, chargée des transports pour le compte de la région Ile-de-France, dit avoir besoin des derniers arbitrages des organisateurs et de l’Etat pour présenter son dispositif.

Etablir une meilleure relation avec les syndicats

Il faut aussi mener à bien le prolongement des nouvelles lignes de métro, comme la 14, avec les rames suffisantes pour les équiper, et terminer les nombreux travaux, y compris ceux du Grand Paris. Là encore, c’est un dossier que Jean Castex connaît bien.

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Source : Le Monde 

 

 

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