Football : le Maroc exige d’Adidas le retrait d’un maillot de la sélection algérienne

Rabat réclame le retrait sous quinzaine de la collection des maillots de sport « inspirés de l’art du zellige marocain » des Fennecs.

 Le Monde – Le ministère marocain de la culture a sommé le géant allemand de l’équipement sportif Adidas de retirer sa nouvelle collection de maillots de la sélection algérienne de football, l’accusant de s’être indûment approprié des symboles du « patrimoine culturel marocain », a appris jeudi 29 septembre l’AFP auprès de son avocat.

 

« Il s’agit d’un vol de motifs inspirés du zellige marocain [céramique caractéristique de l’art décoratif traditionnel marocain] qui figurent sur des maillots de sport de l’Algérie, ce qui a poussé le ministère à agir en urgence », a expliqué à l’AFP une source au sein du ministère de la Culture.

 

Dans une mise en demeure adressée via courrier électronique et par voie d’huissier au PDG d’Adidas Kasper Rorsted, dont l’AFP a obtenu une copie, l’avocat marocain a dénoncé « une appropriation culturelle et une tentative de voler un motif du patrimoine culturel marocain pour l’utiliser en dehors de son contexte ».

MMourad Elajouti, l’avocat du ministère, a exigé le retrait sous quinzaine de la collection des maillots de sport « inspirés de l’art du zellige marocain ». Cette polémique survient dans un climat de tension permanente entre les deux rivaux du Maghreb.

 

« On plonge dans le grotesque ! »

 

L’Algérie a rompu ses liens diplomatiques avec le Maroc en août 2021, accusant Rabat d’« actes hostiles ». Une décision « complètement injustifiée », selon Rabat. « Le ministère de la culture marocain se réserve le droit d’utiliser toutes les voies de recours judiciaires possibles devant les tribunaux allemands et internationaux », avertit l’avocat dans son courrier.

Il menace également de porter l’affaire « devant les organismes relatifs à la protection du patrimoine et les droits d’auteurs, l’Unesco et l’OMPI [Organisation mondiale de la propriété intellectuelle], afin de protéger les éléments du patrimoine culturel marocain des tentatives illicites d’appropriation ».

 

La pertinence de sa démarche n’a toutefois pas convaincu tout le monde sur les réseaux sociaux et dans les médias marocains, des internautes estimant qu’il y avait « des causes plus urgentes » à défendre au Maroc.

« On plonge dans le grotesque ! », a estimé sur Twitter le journaliste et animateur TV Abdellah Tourabi : « Et les Espagnols qui porteront plainte contre le Maroc pour une grande partie de notre cuisine (la pâtisserie à base d’amande par exemple) qui l’ont prise des Arabes, qui l’ont prise des Perses… et les Turcs à qui on a emprunté le caftan et autres symboles ».

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Source : Le Monde avec AFP Le 29 septembre 2022

 

 

 

 

 

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