Comment se réveillait-on avant la création des réveils ?

 France CultureAnimaux de la ferme, bougies graduées et même réveilleurs professionnels : avant la création des alarmes, plusieurs techniques ont permis à la population de se réveiller.

 

 

 

 

Il y a un siècle, les habitants des quartiers ouvriers de l’est de Londres ne sortaient pas du lit grâce à l’alarme de leur smartphone mais au bruit d’un coup de sarbacane sur leur fenêtre. Certains faisaient leur métier de réveiller des gens sur commande, parfois aussi à coup de canne sur les carreaux. On les appelait “knocker-uppers” ou “cogneurs”. Car à l’époque, les réveils étaient trop chers et peu répandus chez les ouvriers. Pendant longtemps, il a fallu redoubler d’inventivité pour sortir des bras de Morphée.

Mary Smith était un personnage connu dans les quartiers ouvriers de Londres. Sur commande, elle envoyait des poids sur les fenêtres des dormeurs à la sarbacane.
Mary Smith était un personnage connu dans les quartiers ouvriers de Londres. Sur commande, elle envoyait des poids sur les fenêtres des dormeurs à la sarbacane.

 

Ce n’est pas un cliché, les coqs ont bien servi de réveils naturels pendant longtemps. Mais leur chant est aléatoire et un autre animal s’avère plus fiable : la vache. Vers 5 heures du matin, les vaches, qui ont besoin d’être traites, s’agitent et réveillent leur propriétaire.

 

Pendant ce temps-là, dans les bourgs et les villes, c’est le temps religieux qui donne le la jusqu’au Xe siècle. Des guetteurs sonnent les cloches des églises et des monastères pour marquer les heures de prières, explique l’historien de l’horlogerie Dominique Fléchon : “Pour aide, ils ont des clepsydres, qui sont des horloges à eau, qui permettent de déclencher un top sonore suffisamment puissant pour réveiller le dormeur. Donc le frère en question va se réveiller, va sonner la cloche et va réveiller le couvent.” L’horlogerie se développe durant le bas Moyen Âge et de petites horloges dotées d’alarmes apparaîtront, permettant ainsi de réveiller le sonneur de cloches.

Des chandelles graduées

Un public privilégié utilise aussi des chandelles graduées, qui indiquent le temps de combustion, à clochette ou à clou. Lorsque la cire arrivait au niveau du clou correspondant à l’heure souhaitée, ce clou tombait dans un récipient métallique, produisant un tintement. Cette technique était loin d’être à la portée de tous. “Il faut savoir quand même qu’une chandelle, ça coûtait très cher, précise le spécialiste des horloges. Sous Louis XIV, une bougie, donc une chandelle de qualité, coûtait le salaire moyen journalier d’une personne.”

Lorsque la cire fondait jusqu'à un clou, planté au niveau de l'heure désirée, une clochette tombait, produisant un son.

Lorsque la cire fondait jusqu’à un clou, planté au niveau de l’heure désirée, une clochette tombait, produisant un son.

Les Chinois avaient déjà inventé l’horloge à feu, avec un fil de soie en combustion lesté par des masses métalliques, qui produisaient un son en tombant.

Tout change à la révolution industrielle

La révolution industrielle améliore la mesure du temps et son optimisation. Elle change aussi les habitudes de sommeil, comme l’explique l’historien du sommeil américain, Roger Ekirch : “Les valeurs qui ont encouragé tout cela, la recherche du profit, la ponctualité, l’efficacité, la productivité, ont nourri ce mouvement de réforme pour se lever tôt.

Mais la révolution industrielle apporte aussi son lot d’innovations, parfois curieuses. À l’Exposition universelle de 1851 à Londres, on présente un lit à bascule. Celui-ci pivote vers les pieds du dormeur lorsque l’alarme se déclenche. Il ne sera pas fabriqué à grande échelle mais donnera lieu à un modèle américain, doté lui d’un matelas inclinable sur le côté.

 

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Source : France Culture

 

 

 

 

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