Mauritanie : la politique de petits pas du gouvernement pour le règlement des litiges fonciers de la vallée

Les observateurs reviennent ce début de semaine sur l’importante mission technique nationale sur le foncier qui vient de se rendre à Bababé, Boghé et Dar El Barka au moment où le président Ould Ghazouani à Kaédi presse la justice à résoudre les litiges fonciers pour la mise en valeur des terres agricoles de la vallée.

Ce n’est pas une coïncidence mais une ferme volonté du chef de l’Etat d’accélérer le processus d’effacement des populations de la vallée.

Après une période de résistances des populations de Bababé , de Boghé et de Dar El Barka, l’Etat mauritanien utilise un des principaux financeurs de ses projets de développement agricole la Banque mondiale dans le cadre de la préparation du projet d’appui au développement et  à l’innovation du secteur agricole.

C’est une mission technique pour convaincre les coopératives agricoles dans ces trois localités du Sud à adhérer à la nouvelle politique de mise en valeur du patrimoine foncier national avec en toile de fond deux zones pilotes Bababé et Thienel. Les observateurs ne sont pas surpris de la composition de ce comité technique dont les principaux membres sont issus de la vallée.

Une stratégie du gouvernement qui ne date pas d’aujourd’hui pour les mettre en avant. L’exemple le plus édifiant, l’actuel ministre de l’Economie bras droit de Ould Ghazouani dans la politique d’expropriation des terres par l’Etat surtout pour la recherche des investisseurs étrangers. Cet appui à l’agriculture a d’abord nécessité une étude universitaire au préalable qui semble être en contradiction avec la réalité des litiges fonciers qui remontent à la réforme foncière de 1983.

C’est la reconnaissance des droits fonciers traditionnels qui est pointée du doigt par les propriétaires terriens et les ayants-droits qui devront se faire violence pour accepter un tel partenariat public-privé qui pourrait faire d’eux de futurs ouvriers agricoles au grand bénéfice des hommes d’affaires maures en particulier. Les observateurs rappellent que Ould Ghazouani aurait donné 20000 ha au richissime Ould Nouaighett pour cultiver du blé de Rosso à Boghé.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste