Mes années « Collège » à Nouakchott, les sujets de distraction étaient limités pour des jeunes garçons de mon âge.
Quelques parties de foot de rue, des bandes dessinées bien jaunies, des parties de belote occupaient le plus clair de notre temps, sans oublier l’autre préoccupation majeure le rapport garçon-fille.
Bien sûr que les divers centres culturels français, égyptien, soviétique ouvraient grandes leurs portes pour cette jeunesse en soif d’ouverture.
Pour autant, un autre sujet était particulièrement en haut de l’affiche.
Le cinéma…
Hormis, les projections en plein air sur les murs des écoles des documentaires égyptiens, la seule activité cinématographique se résumait dans deux ou trois salles de cinéma de « la capitale ».
Le hic, c’était que cela coûtait.
Et l’argent était aux abonnés absents pour ces ados en quête d’autre chose.
Alors, nous nous organisions. Nous avions trouvé une parade. Nous avions mis en place une cagnotte, un pot commun que nous alimentions en petites pièces de monnaie.
Ainsi, un seul d’entre nous allait voir notre film favori. A son retour, nous formions un cercle tout autour de lui.
Commençait alors le nouveau film tout en gestuelles et en superlatifs.
Et patati. Et patata…Et Django…Et Darmandra…
Des sketchs d’Alibela au mime des personnages du « le bon, la brute et le méchant », du flamboyant Bruce Lee ou encore de l’intrépide Antar, le champ artistique était très large.
Du chant de Rajendra Kumar au chant des colts, le spectre musical n’était pas en reste.
C’était haut en couleurs. C’était notre cinéma !
Elbane Hamady
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