Jeune étudiant mauritanien en France, j’étais hébergé à l’internat.
Le week-end, l’internat fermait ses portes. Les maths sup « sans famille » étaient accueillis à l’auberge de jeunesse.
C’était le lieu d’hébergement par excellence des voyageurs éphémères…Des petits, des grands, des gros.
Cette nuit là, le ronflement saccadé de mon voisin de chambrée m’empêchait de dormir. Ma place au premier niveau des deux lits superposés face à la petite fenêtre n’y changeait rien.
Mon petit sifflement commençait à faire son effet sur la respiration de mon compère.
N’arrivant toujours pas à trouver le sommeil, j’étais sorti du lit pour surveiller la lessive que j’avais programmée.
En appuyant sur le bouton poussoir de la lumière, submergé par l’émotion, mon sang ne fit qu’un tour devant le hublot vide de la machine à laver.
Plus de chemises, plus de pantalons, plus de serviettes, plus de…
Non, non, je ne me voyais pas du tout sans habits.
Ah, ce lieu de passage, trop de monde, aucune sécurité. Ma petite radio interne jouait sa petite musique.
« Bon, je fais quoi, j’appelle la police, je fais quoi ! ».
Et comme par magie, le temps de reprendre mes esprits, mes vêtements étaient réapparus dans le tambour de la machine qui venait juste de terminer son cycle d’essorage à 1400 tours par minute.
Ouf ! Plus de peur que de mal, la vitesse du tambour rendait presque invisible son contenu.
Eh ! Oui, nous à Nouakchott, le lavage, l’essorage c’était à la main tout en douceur…
Elbane Hamady
Suggestion kassataya.com :
Qu’importe, le soleil brille toujours à la Médina R / Par Elbane Hamady
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