Le glissement de l’UPR à EL INSAF ne laisse pas indifférent les observateurs qui pointent un changement de stratégie dans l’action politique. Mais ce tremplin pour Ould Ghazouani pour marquer ses trois années de gouvernance ne fait ni chaud ni froid à l’opposition dont le seul souci est la reprise du dialogue national suspendu unilatéralement.
En réalité l’image d’un habit neuf dans un vieux corps n’est pas exagérée au regard d’un parti de la majorité entre les mains des anciens avec une petite dose de nouveaux dont le président plus technocrate que politique devra apprendre à accorder les discours d’équité à l’action politique. C’est une nouvelle marque de fabrique du président mauritanien qui entend tourner la page avec les laudateurs des anciens des régimes de Ould Taya à Ould Aziz.
Un président soufi qui s’appuie sur les valeurs de l’islam pour redresser un pays fortement marqué par la gabegie et la corruption qui font perdre des milliards à l’Etat et laissant les pauvres au bord de la route. Mais pour les observateurs un autre discours du parti ne change pas la politique proprement dite si c’est la même qui revient au galop. La problématique de la gouvernance réside dans le système politique depuis les premières heures de l’indépendance.
Un système dominé par une seule communauté dans tous les rouages de l’Etat. Et la gouvernance militaire a creusé l’écart entre les différentes composantes nationales qui se regardent depuis 1984 comme des chiens de faïence.
EL INSAF s’annonce ainsi comme un gros pari sur le renouvellement des hommes et des femmes sur l’avenir c’est-à-dire l’alternance militaire qui passe par les élections législatives municipales et régionales de 2023 avant la présidentielle de 2024.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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