Attentat – Mort de Shinzo Abe : le Japon sous le choc

Touché par balles à deux reprises, l’ancien Premier ministre japonais est décédé, annonce le Parti libéral-démocrate. Peu habitué aux attentats à l’arme à feu, l’archipel entier est tétanisé.

Courrier international – Le Japon est abasourdi, stupéfait face à une attaque d’une nature inédite depuis un siècle. Le 8 juillet vers 11 h 30 (4 h 30, heure de Paris), l’ancien Premier ministre Shinzo Abe, en déplacement dans la préfecture de Nara, dans l’ouest du pays, pour soutenir un candidat du Parti libéral-démocrate (PLD, au pouvoir) aux élections sénatoriales du 10 juillet, a été la cible de tirs. Immédiatement hospitalisé, Shinzo Abe, inconscient et en arrêt cardiorespiratoire, est décédé quelques heures plus tard.

Au cours d’une conférence de presse, le Premier ministre, Fumio Kishida avait précisé que “les plus grands efforts pour lui sauver la vie [étaient] en cours”.

“Cette attaque odieuse et barbare est absolument impardonnable, d’autant qu’elle s’est produite pendant une campagne électorale, le socle de la démocratie. Je condamne cet acte avec la plus grande fermeté”

Ainsi s’était exprimé le Premier ministre, presque en larmes et la voix étranglée par l’émotion, alors que son prédécesseur était toujours entre la vie et la mort, avait rapporté la chaîne de télévision NHK lors d’une conférence de presse organisée trois heures après les faits.

La police locale a arrêté sur place Tetsuya Yamagami, un homme de 41 ans et ancien membre des Forces maritimes d’autodéfense selon le journal Mainichi Shimbun. Cet homme est accusé d’avoir tiré sur l’ancien Premier ministre à deux reprises avec une arme à feu qu’il aurait lui-même fabriqué. “J’étais en colère contre Shinzo Abe. Je voulais le tuer” a-t-il affirmé aux enquêteurs, selon la NHK qui cite des propos de responsables de police. “Ce n’était pas pour m’opposer à ses idées politiques” a-t-il poursuivi, selon l’Agence de presse Kyodo Tsushin relayant également des informations venant d’une source policière.

“Je ne pensais pas que cela pourrait se produire au Japon”

Dans le pays, le choc est d’autant plus grand que, le port des armes à feu y est strictement encadré, et qu’un tel incident est très rare : en 2019, seules 13 attaques à l’arme à feu ont été recensées au niveau national. Dans ce contexte, les responsables politiques font rarement l’objet d’une attaque terroriste ; le dernier attentat visant un ministre (et ancien Premier ministre) remonte à… 1936, explique le Mainichi Shimbun dans un autre article.

Un témoin de l’attentat a d’ailleurs déclaré au journal Asahi Shimbun :

“Je sais qu’aux États-Unis il y a souvent des fusillades, mais je n’aurais jamais pensé qu’une telle chose était possible ici. J’ai toujours des frissons alors qu’une heure et demie s’est écoulée depuis les faits”.

Au Japon, les conséquences politiques et sociales de cet événement s’annoncent immenses. À plus forte raison, parce que l’ancien Premier ministre conservateur, qui se targuait du record de longévité en tant que chef de gouvernement – 7 ans et 8 mois -, a longtemps gardé une influence prépondérante au sein de sa formation, dont il dirigeait le plus grand groupe de l’assemblée.

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Shinzo Abe, un Premier ministre qui a profondément marqué la vie politique au Japon

 

 

 

 

 

Source : Courrier international

 

 

 

 

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