Mauritanie : le mécanisme de plaintes trompe-l’œil de la CNDH à l’index

La commission mauritanienne des droits de l’homme (CNDH) vient de lancer le projet de mécanismes de plaintes ciblant les citoyens des deux Hodhs, le Brakna, le Guidimaka, l’Adrar et le Tiris Zemmour. Des régions où la violation des droits de l’homme est constamment visible sur les trois fronts de l’esclavage, du foncier et de l’Etat-civil.

Sur le fond ce projet financé par l’Union Européenne n’a rien d’extraordinaire dans la collecte des plaintes des citoyens qui en général même si elles remontent à la CNDH n’ont pas beaucoup de chances d’être traitées en particulier les cas d’esclavage dans les coins les plus reculés inaccessibles quelque fois. Et même les cas avérés se heurtent à l’application de la loi pourtant qui incrimine l’esclavage depuis des années.

Les plaintes des citoyens sur la discrimination au niveau du recensement biométrique ne focalisent pas l’attention de la commission qui a du mal également à regarder de près les plaintes sur les litiges fonciers où l’Etat continue de violer les droits coutumiers sur la propriété privée dans la vallée notamment au Brakna et au Guidimaka, deux régions ciblées par ce nouveau mécanisme et où les arrestations, emprisonnement et tortures des manifestants pacifiques contre l’expropriation de leurs terres constituent des violations des droits de l’homme.

En définitive c’est un projet qui rapporte beaucoup d’argent à une institution proche du pouvoir malgré son apparence d’indépendance comme la plupart des projets sur l’esclavage.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 15 juin 2022)

 

 

 

 

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