Mon national lycée ! / Par Elbane Hamady

Je me souviens de ce sable chaud qui me brûlait la paume des pieds à travers mes sandales.

Je me souviens de ce cours de physique sur la décomposition de la lumière dans un laboratoire sans prisme, sans lanterne, ni générateur.

Eh, oui ! Il fallait avoir une sacrée dose d’imagination et un sens de l’abstraction bien développé en travaux pratiques de physique à Nouakchott.

Je me souviens, le ventre vide, presser le pas vers cette promesse du délicieux « Tiéboudiène» qui m’attendait là-bas au bout de ce carré de sable juste derrière la rangée d’acacias.

Je me souviens de ce terrain vague face au musée national que je traversais tous les jours vers 14h00 sous ce soleil ardent.

Je me souviens de mes premières grèves lycéennes, des premiers rassemblements pour refaire le monde, des premiers gaz lacrymogènes, des courses poursuites avec la police dans ces espaces ouverts autour des administrations nationales.

Eh, oui ! Les années 80, tout ou presque était national musée, lycée, stade, garde, hymne…

Je me souviens de toi, et toi, et toi sous l’arbre à palabres du lycée en désaccord sur la dimension de l’espace vectoriel de l’interro de maths.

Je me souviens qu’il fallait être au premier rang pour les cours d’histoire-Géographie.

Eh, oui ! Notre jeune professeure française avait une pédagogie qui plaisait particulièrement à nous autres jeunes adolescents.

Je me souviens de toi et moi, bras dessous bras dessus, fredonnant le dernier tube à la mode ayant en ligne de mire la petite échoppe du gardien, les bonbons c’est tellement bon…

Eh, oui ! Insouciance quand tu nous tiens.

Je me souviens…De mon national de lycée !

 

 

Elbane Hamady

 

 

 

 

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