Le FONADH dénonce des menaces de mort contre Aminetou Mint Moctar

Le Forum des Organisations Nationales de défense des Droits Humains (FONADH), un collectif d’une quinzaine d’associations, dénonce un appel au meurtre à  l’encontre d’Aminetou Mint Moctar, présidente de l’Association des Femmes Chefs de Familles (AFCF), et militante  très connue des droits de l’homme en Mauritanie, dans une déclaration rendue publique dimanche.

Le collectif fustige « un appel à l’assassinat d’une militante des droits de l’homme lancé par un groupe autoproclamé les amis du Prophète (SAW), qui interpelle la conscience de tous les mauritaniens». Cette menace sous forme de Fatwa, sentence religieuse  « a été transmise à travers les réseaux sociaux par un certain  Yehdhi Ould Dahi, qui s’est présenté en révélant ses contacts téléphoniques et son adresse électronique. Yehdhi appelle à tuer Aminetou et à lui crever les yeux sous le prétexte qu’elle est une mécréante. Depuis la parution de cette Fatwa, des sbires sont lancés à la poursuite de notre camarade » révèle  le FONADH. A l’origine de « la sentence religieuse » contre Aminetou Mint Moctar une déclaration faite à un organe de presse,  à travers laquelle elle parle de la situation générale des droits de l’homme en Mauritanie et du cas particulier de Mohamed Ould M’kheitir. Poursuivi « pour apostasie » à la suite d’une attaque présumée contre le prophète de l’Islam,  ce jeune mauritanien  est  en détention préventive depuis décembre 2013 dans la ville de Nouadhibou (465 kilomètres au Nord de Nouakchott).

Dans l’interview à l’origine de la fatwa la présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF) réclame « procès équitable et le respect du principe de la présomption d’innocence » en faveur du détenu de Nouadhibou. Le FONADH relève que cette fatwa « constitue une menace grave contre les libertés fondamentales garanties par la constitution, et tient l’Etat mauritanien pour  responsable de tout ce qui pourrait arriver à la militante des droits humains ». Au-delà de la publication de cette fatwa, une partie de l’opinion mauritanienne craint la montée en puissance du discours extrémiste, en rappelant une récente affaire « de profanation du coran » qui a donné lieu à une série de manifestations violentes et qui reste encore à élucider.

 

Source : Mauriweb.info (Le 8 juin 2014)

 

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