Le nouveau chef de la diplomatie mauritanienne ne manque pas d’imagination pour motiver ses collaborateurs. En organisant un dîner de rupture du jeûne, Ould Merzoug entend faire passer un message de responsabilité et de rendement dans un ministère longtemps chasse-gardé d’une seule communauté.
La formule dîner est bien simple pour le nouveau ministre des Affaires étrangères qui entend mettre à profit son expérience de rigueur à l’Intérieur. Ould Merzoug n’est pas sans savoir que sa nomination à ce poste brise le tabou de plusieurs décennies, la chasse-gardé d’une seule communauté qui n’a jamais cessé de diriger ce département de souveraineté sous la pression de forces tribales et régionalistes pour les postes les plus importants.
C’est un gros ministère sur le plan budgétaire avec plus d’un milliard et demi d’ouguiya et très important pour l’image du pays à l’extérieur et in fine les Affaires étrangères domaine réservé du chef de l’Etat n’échappe pas à la politique de discrimination positive qu’il a initiée. Ould Merzoug est conscient de l’enjeu du système.
En réunissant ses différents collaborateurs à l’occasion de la rupture de jeune, il envoie un message d’un chef de la diplomatie à l’écoute de son personnel et qui entend responsabiliser tout le monde de bas en haut pour ne laisser personne. Mais changer les habitudes est une œuvre de longue haleine dans un département où la routine s’est installée depuis des décennies et le mérite quasi-inexistant.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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