Mauritanie : le jeu troublant de Ould Boulkheir avec Ould Ghazouani

Après avoir boycotté l’ouverture de la commission préparatoire du dialogue politique, le président de l’APP revient sur sa décision après avoir rencontré le chef de l’Etat mauritanien. Un jeu auquel se livre Ould Boulkheir depuis des mois et considéré troublant par les observateurs qui pointent une démarche opportuniste par excellence.

En réalité, le chef historique de l’APP n’a jamais cessé d’être opportuniste encore moins abandonné son ambition dialoguiste qu’il a testée sous le régime de Ould Aziz et qui l’a propulsé ainsi sur la scène nationale comme étant un leader incontournable au sein de l’opposition.

En accédant au pouvoir, Ould Ghazouan a ouvert grandement les portes du palais de Nouakchott en promettant d’apaiser le climat politique derrière des concertations permanentes avec l’opposition selon un agenda bien calculé. Le président mauritanien s’est engagé ainsi à soutenir l’initiative de la coordination parlementaire et des forces politiques nationales extraparlementaires dont la feuille de route est un condensé d’un dialogue politique.

A partir de ce moment, Ould Boulkhair se positionne comme un leadership de l’opposition en constituant un front dont l’objectif est de rassembler le plus de partis. Le leader harratin a commencé même à critiquer le régime de Ould Ghazouani qu’il qualifie quasi incapable de résoudre les préoccupations des citoyens et en brandissant le passif humanitaire comme cheval de bataille.

Un jeu vite compris par la coalition de l’opposition qui regroupe 6 partis dont l’UFP, le RFD, la CVE, la CVE-VR, TAWASSOUL et l’UNAD. Dès lors ses va et vient se multiplient au palais pour tenter de convaincre Ould Ghazouani notamment sur l’âge limite des candidats à la présidentielle de 2024, fixée à 75 ans.

C’est une décision de l’ex-président Ould Aziz pour renouveler la classe politique à laquelle est sensible son successeur qui laisse penser à une proposition de modification par les participants aux assises nationales. C’est l’une des raisons du retour à la table des négociations du président de l’APP.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste