Le nouveau ministre de l’Agriculture fait partie des ministres du gouvernement qui ont la lourde tâche d’accélérer le programme prioritaire du président mauritanien. Bocar Soko devra s’atteler à la mise en valeur des terres agricoles de la vallée pour l’autosuffisance alimentaire dans un contexte de crise de l’engrais et de la hausse du prix du blé.
C’est un énorme défi du ministre de l’Agriculture issu de la vallée qui devra convaincre les populations du Sud confrontées depuis 1983 à l’expropriation de leurs terres par l’Etat au profit d’investisseurs nationaux et étrangers. C’est le point d’achoppement auquel Bocar Soko fait face en héritant un nouveau département qui bénéficie une grande attention et des moyens financiers de Ould Ghazouani dont le seul objectif est d’atteindre l’autosuffisance alimentaire dans un pays qui importe 80 pour cent du blé à la Russie et 20 pour cent à l’Ukraine.
Le nouveau ministre aura à cœur de briser cette dépendance en favorisant une agriculture inclusive pour satisfaire les besoins alimentaires du pays. Mais il se heurte à un autre point d’achoppement avec la mise à la disposition du monde rural des intrants agricoles en pleine crise mondiale à cause de la crise ukrainienne et du covid-19. Comme pour blé la Mauritanie dispose de stocks d’engrais mais pas suffisamment pour longtemps pour faire face à la hausse des prix.
Les campagnes agricoles à venir d’ici 2024 s’annoncent difficiles si la guerre en Ukraine et le covid-19 se prolongeaient. Le PAM a lancé un cri d’alarme sur la faim qui plane notamment sur les pays sahélo-sahariens. Les observateurs craignent le retour des émeutes de la faim auxquelles la Mauritanie pourrait ne pas échapper.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com
