Info Migrants – Au moins 43 migrants ont péri, dimanche, dans le naufrage de leur embarcation au large de Tarfaya, au sud du Maroc, selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras qui surveille les flux migratoires vers l’Espagne. Parmi les victimes, dont la plupart sont originaires d’Afrique subsaharienne, on compte trois bébés et 14 femmes.
Ils espéraient rejoindre les îles Canaries, distantes d’une centaine de kilomètres. Quarante-trois personnes sont mortes noyées, dimanche 16 janvier, près de Tarfaya, au Maroc, a indiqué, lundi, sur Twitter, Helena Maleno de l’ONG espagnole Caminando Fronteras, qui surveille les flux migratoires dans la région.
Le canot qui a fait naufrage aux premières heures de la journée était composé de 30 hommes, 20 femmes et trois bébés, pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne, a précisé la militante à l’agence de presse espagnole EFE. Parmi les victimes, on compte 14 femmes et trois nourrissons. Seules deux dépouilles ont été récupérées, a ajouté l’ONG. Les deux corps ont été découverts, l’un dimanche et l’autre lundi, au large de l’île de Fuerteventura, dans l’archipel des Canaries, a déclaré un porte-parole de la Garde civile espagnole.
L’autopsie est en cours. Les premières constatations indiquent « qu’il s’agit de migrants ». Les naufragés « devaient être en haute mer depuis un moment », selon la même source.
Dix migrants ont pu être secourus par la marine marocaine. Ils « ont appelé à l’aide à 4h du matin et ont maintenu la communication jusqu’à 6h (…) Il a fallu des heures aux autorités [marocaines] pour les localiser et sauver le bateau », a détaillé à l’AFP un porte-parole de Caminando Fronteras.
« Bien qu’informées à 4h30 du matin, les autorités marocaines ne sont intervenues que 11 heures plus tard. La perte de vies aurait pu être évitée. Le Maroc a une fois de plus échoué à s’acquitter de sa responsabilité », a estimé pour sa part la plateforme d’aide aux migrants en mer Alarm Phone.
Plus de 4 000 morts sur cette route maritime en 2021
C’est le deuxième drame connu depuis le début de l’année dans cette zone maritime. Le 11 janvier, Helena Maleno avait fait part de son inquiétude concernant le sort de 60 migrants qui se dirigeaient vers les Canaries. Leur embarcation n’a plus donné de signé de vie depuis leur départ du Maroc, le 5 janvier.
Début janvier, Caminando Fronteras avait dressé un bilan des drames migratoires sur l’ensemble de l’année 2021, en s’appuyant sur les appels des migrants ou de leurs proches via ses numéros d’urgence. L’association avait recensé 4 404 personnes mortes ou disparues sur les routes maritimes vers l’Espagne. L’immense majorité de ces migrants (4 016) ont disparu en tentant d’atteindre les Canaries depuis le nord-ouest de l’Afrique. Ces chiffres font de 2021 l’année la plus meurtrière depuis au moins 2015, date à laquelle remontent les travaux de l’ONG.
Source : Info Migrants (France)
