Mali : mercenaires ou instructeurs russes, une alternative risquée du colonel Goita

A la veille du sommet extraordinaire de la CEDEAO à Accra au Ghana, c’est l’avenir du Mali au sein de l’organisation sous-régionale qui est en jeu au-delà de la problématique de la prolongation de 5 ans de la transition démocratique.

Le colonel Goita n’a pas perdu beaucoup de temps pour traduire dans les faits l’abandon de la France au Mali. La forte présence de militaires russes pointés par les observateurs notamment une cinquantaine d’instructeurs dans la base de Tombouctou. Une installation symbolique pour remplacer les soldats français et qui s’inscrit dans le cadre d’un accord de défense avec la Russie. Insupportable pour la France qui continue de dénoncer le déploiement de mercenaires russes du groupe privé Wagner. Paris étant soutenu par ses alliés occidentaux et africains.

Ces derniers vont se rencontrer demain en session extraordinaire au Ghana. Les chefs d’Etat de la CEDEAO devront statuer sur le sort du Mali par rapport à une demande de prolongation de 5 ans par la junte militaire avant de remettre le pouvoir aux civils. Difficile requête dans ce contexte où le colonel Goita semble prendre un autre virage dans la gouvernance avec l’acquisition d’équipements militaires par le Kremlin. C’est tout l’enjeu du sommet d’Accra qui ne devra pas contribuer à isoler le Mali et sanctionner le peuple malien. C’est tout le Sahel qui va en pâtir au profit justement des Jihadistes qui n’attendent qu’un faux pas et réaliser leur rêve de califat en Afrique subsaharienne.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 08 janvier 2022)

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