Vaccins contre le Covid-19 : le point sur les effets secondaires

Sciences et AvenirDes études récentes mettent en évidence quelques rares risques liés aux vaccins contre le Covid-19. Mais ces derniers restent beaucoup plus sûrs que l’infection par le coronavirus.

Près de 4 milliards de personnes ont déjà reçu au moins une dose d’un des vaccins contre le Covid-19, un nombre gigantesque qui permet aujourd’hui aux chercheurs de déceler même les effets secondaires les plus rares de ces vaccins. Sciences et Avenir fait le point sur les dernières découvertes à ce sujet.

 

Le vaccin d’AstraZeneca augmente le risque de thrombose, mais moins que l’infection elle-même

 

Un des premiers effets indésirables constatés a été le risque de thrombose, qui a poussé plusieurs pays, dont la France, à déconseiller le vaccin d’AstraZeneca pour les personnes jeunes. Ce risque a été avéré le 27 août 2021 grâce à une étude publiée dans le BMJ par des chercheurs d’Oxford et d’autres universités anglaises. Les chercheurs ont analysé les données de santé de 30 millions de personnes vaccinées en Angleterre entre décembre 2020 et avril 2021, dont deux tiers étaient vaccinés avec AstraZeneca (19,6 millions) et le reste avec Pfizer (9,5 millions). Ensuite, ils ont calculé la probabilité de développer des effets secondaires dans les 28 jours après la première dose du vaccin ou après l’infection, et ont comparé ce risque avec celui de les développer dans les 28 jours précédant ces événements (afin de calculer le risque de base). Ainsi, ils ont mis en évidence que le vaccin AstraZeneca a causé un total de 180 cas de thromboses pour 10 millions d’individus, alors que l’infection en a entraîné plus de 15.000 pour 10 millions d’individus. En somme, le risque de développer des thromboses après le vaccin d’AstraZeneca est environ 100 fois plus faible qu’après avoir attrapé le coronavirus.

Cependant, cette étude compare uniquement des personnes vaccinées, y compris les personnes infectées, qui ont été contaminées après la vaccination. Mais une étude israélienne, publiée le 25 août 2021 dans NEJM, nous donne une idée du risque de thrombose après l’infection chez les non-vaccinés, qui était de 4.300 cas de thrombose pour 10 millions d’individus. Ce qui reste beaucoup plus élevé que le risque après le vaccin AstraZeneca (180 cas pour 10 millions d’individus).

 

Le vaccin de Pfizer peut augmenter le risque de myocardite

 

Les vaccins à ARN, Pfizer et Moderna, ont été associés à un risque de myocardite plus élevé chez les jeunes. Risque qui a été confirmé le 6 octobre dans un article du journal NEJM étudiant l’ensemble de la population vaccinée en Israël. Parmi ces 5 millions de personnes vaccinées avec Pfizer, 283 ont développé une myocardite, mais seulement 142 l’ont développée après la vaccination. Ces cas de myocardite surviennent principalement dans les sept jours après la deuxième dose, et l’inflammation du myocarde était modérée pour 95 % d’entre eux, mais a entraîné le décès d’une personne. Ces cas de myocardite après la vaccination concerneraient un homme parmi 26.000, ce ratio étant environ deux fois plus élevé que chez les personnes non vaccinées. Des résultats comparables à ceux d’une étude israélienne précédente, ayant mis en évidence un taux de 1 à 5 cas pour 100.000 personnes. Mais ce risque augmente bien plus chez les jeunes de 16 à 19 ans, notamment après la deuxième dose, chez qui il est environ 9 fois plus haut que chez les non-vaccinées, contre 6 fois pour les 20-24 ans et 3 fois pour les 25-29 ans.

 

Les vaccins AstraZeneca et Pfizer peuvent causer des complications neurologiques rares

 

D’autres effets secondaires décelés sont des complications neurologiques, comme le syndrome Guillain–Barré, une maladie auto-immune inflammatoire du système nerveux périphérique causant une perte des capacités motrices d’une partie du corps. Ce syndrome a été observé à une fréquence très basse à la suite de la vaccination avec AstraZeneca au Royaume-Uni, entraînant environ 38 cas pour 10 millions de personnes vaccinées, selon une étude publiée le 25 octobre dans Nature Medicine. Ce vaccin augmentait aussi, mais encore plus rarement, le risque de développer une paralysie faciale (dite paralysie de Bell), souvent en même temps que le syndrome Guillain–Barré, laissant penser à une variante de ce syndrome. Cependant, ces risques après la vaccination étaient bien plus faibles qu’après l’infection (145 cas du syndrome Guillain–Barré pour 10 millions de personnes infectées contre 38 chez les personnes vaccinées).

Le vaccin de Pfizer, en revanche, n’avait aucun lien avec ces complications neurologiques, mais causait un risque rare d’accident vasculaire cérébral (AVC) hémorragique (environ 60 cas pour 10 millions de personnes vaccinées).

 

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Nicolas Gutierrez C.

 

 

 

 

 

 

Source : Sciences et Avenir (Le 05 novembre 2021)

 

 

 

 

 

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