Mauritanie : les émeutiers de R’Kiz ouvrent une crise politique au sein du régime de Ould Ghazouani

La réponse du gouvernement mauritanien aux émeutiers de R’Kiz est en train de prendre une ampleur qui risque de déstabiliser le régime de Ould Ghazouani si les sanctions se poursuivent au niveau de la SOMELEC et de la SNDE, du centre d’Etat civil et des directions départementales.

Le limogeage des chefs de centres administratifs du département de R’Kiz, du médecin-chef et maintenant dans le viseur les responsables de la SOMELEC et de la SNDE sont de signaux d’alerte que les émeutes de R’Kiz sont très graves en ce sens que ce sont des biens de l’Etat et du privé qui sont partis en fumée. Les sanctions sévères qui en résultent s’apparentent à une négligence des coupables désignés alors qu’il s’agit d’un ras-le-bol de jeunes citoyens désœuvrés depuis longtemps, des populations confrontées depuis des années à des coupures intempestives d’électricité et d’eau.

Les observateurs pointent que malgré l’ampleur des dégâts collatéraux que le patron de l’intérieur est placé au-dessus de tout soupçon. Hier c’était Kobeni. Aujourd’hui c’est R’Kiz et demain ça ne va pas tarder. Nouakchott n’est pas exclue parce qu’elle compte plus du quart de la population dont plus de la moitié vivent dans les quartiers populaires et éparpillés dans les bidonvilles ou « Gazras ».

La résurgence de la criminalité il y a plus d’un mois est une sonnette d’alarme au gouvernement de Ould Bilal qui devra attaquer le mal par sa racine en donnant d’abord du travail aux jeunes et surtout aux diplômés, aux médecins généralistes en quête de reconnaissance et en appliquant les réformes sur la hausse des prix des denrées alimentaires. C’est une crise de la gouvernance qui est ouverte.

Un premier avertissement qu’un général retraité vient de lancer pour demander le départ de Ould Ghazouani. Pour la première fois un haut gradé de l’armée à la retraite rompt le devoir de réserve pour marquer sa désapprobation sur la gestion des événements de R’Kiz. Une tâche noire indélébile à presque mi-parcours du quinquennat qui risque de peser sur la prochaine concertation nationale.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 29 septembre 2021)

 

 

 

 

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