La rupture diplomatique entre deux pays amis de la Mauritanie risque de déstabiliser le Maghreb et au-delà l’UA. Le président mauritanien attaché à son appartenance à l’UMA et à l’organisation panafricaine, se livre à une médiation entre l’Algérie et le Maroc tout en gardant un œil sur le G5 Sahel où des menaces d’infiltrations des jihadistes dans le pays planent après le désengagement de Barkhane au Mali.
La crise Algérie-Maroc est sans aucun doute la première préoccupation du président Ould Ghazouani depuis quelques jours. Une rupture diplomatique entre Alger et Rabat risque de peser sur les relations entre les 5 pays de l’UMA. C’est conscient de son rôle de médiateur que le chef de l’Etat mauritanien n’a pas hésité à entreprendre une diplomatie discrète pour apaiser la tension entre Alger et Rabat.
Les observateurs rappellent que dès son investiture en 2019, Ould Ghazouani a déclaré son ambition de faire renaître l’UMA dans le coma depuis sa création en 1989. C’est toute la région qui risque d’être impactée par ce nouveau bras de fer entre l’Algérie et le Maroc exacerbé par le conflit du Sahara occidental et des accusations réciproques d’actes hostiles. Par ailleurs, la Mauritanie fait face à une autre crise plus récente où elle est impliquée depuis 2014 dans le cadre du G5 Sahel contre les groupes jihadistes.
Le désengagement des forces françaises Barkhane au Mali, expose aujourd’hui la Mauritanie à des infiltrations des terroristes islamistes, très mobiles et bien organisés autour de la nébuleuse Al Qaïda et de l’Etat Islamique au Sahel. Cette nouvelle donne politique et militaire est un casse-tête pour Nouakchott entre deux feux brûlants.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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