Emploi – Nomades numériques : est-ce le début de la fin d’un rêve ?

La pandémie a développé la pratique du télétravail et les nomades numériques parcourent la planète. Mais les entreprises commencent à resserrer leurs règles face à cette main-d’œuvre mobile.

“Le Covid-19 a changé la façon dont les nomades numériques font leur travail loin de chez eux et a permis à de nouvelles personnes de vivre leur vie sur la route”, s’enthousiasme The Wall Street Journal, qui évoque le cas de Matt Haynes. Ce consultant en marketing de 32 ans, originaire de York, en Angleterre, a décidé en janvier 2020 qu’il travaillerait depuis Bali, la Thaïlande et quelques villes d’Europe de l’Est.

 

 

Mais “le monde s’est fermé alors qu’il rendait visite à un ami à Lisbonne”. Il y a forgé des liens avec treize autres travailleurs mobiles, comme lui, et a finalement décidé de s’installer dans la capitale portugaise. “C’était l’un des moments les plus surréalistes mais aussi l’un des meilleurs de ma vie jusqu’à présent”, déclare M. Haynes.

“Les nomades numériques existent depuis aussi longtemps que les ordinateurs portables”, poursuit le quotidien new-yorkais. Mais une étude de MBO Partners démontre que la crise sanitaire a propulsé ce mode de travail vers de nouveaux sommets : 10,9 millions d’Américains se sont définis en 2020 comme des nomades numériques, un chiffre en hausse de 49 % par rapport à l’année précédente.

 

Nomadisme intérieur et “vieille école”

 

The Wall Street Journal rappelle que de nombreux pays offrent des visas spéciaux et des permis de résidence à ces travailleurs des temps modernes, qui présentent désormais plusieurs profils :

[On trouve] les nomades domestiques, qui travaillent à distance depuis des sites pittoresques à l’intérieur des États-Unis, ceux qui composent avec les nouveaux visas prolongés et les nomades de la vieille école, désireux de recommencer leurs escapades hebdomadaires ou mensuelles.”

Forbes soutient qu’en raison de la pandémie les entreprises “acceptent le fait qu’elles doivent être à l’écoute de leurs employés et répondre à leurs besoins, surtout s’il y a une course aux talents”. Le marché s’adapte, dit le magazine. La start-up Blueground “propose environ quatre mille appartements entièrement meublés dans quinze villes à travers le monde. Vous pouvez vous inscrire pour un appartement où et quand vous voulez.”

Nouvelles politiques de télétravail

 

 

Wired en rajoute : Airbnb “est tellement convaincue que cette façon de travailler est là pour rester qu’elle a remodelé son application pour attirer les voyageurs à long terme”. Et le magazine ajoute :

Revolut, Shopify, Siemens et Spotify font partie de ceux qui ont mis en place des politiques de travail à distance.”

Cependant, le patron des services de mobilité globale de KPMG, Minaho Shiraishi, avertit que les entreprises s’exposent au risque de payer des taxes dans des pays où leur main-d’œuvre mobile travaille, mais où elles ne sont pas présentes. Wired explique :

Leur personnel pourrait, dans certains cas, se retrouver à payer des impôts à la fois dans leur pays d’origine et dans le pays dans lequel ils résident temporairement.”

C’est ainsi, écrit Wired, que Revolut ne permet désormais à son personnel de travailler à l’étranger que soixante jours par an. Spotify n’autorise ses employés mobiles à œuvrer que depuis des pays où l’entreprise est établie juridiquement.

 

La publication rappelle qu’Amazon a annoncé en mars qu’une culture basée sur la présence au bureau serait sa base, alors que Google déclare maintenant “qu’un cinquième de son personnel pourrait déménager dans un autre bureau et qu’un cinquième pourrait rester à distance”.

Martin Gauthier

Source : Courrier Expat (Le 23 juillet 2021)

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