France-Afrique : Paris restitue les biens mal acquis des dirigeants africain

L’aide française au développement des pays africains est en train de prendre un autre virage auquel les dirigeants africains ne s’y attendaient pas. L’adoption par le parlement français cette semaine à Paris d’un dispositif de restitution aux populations des avoirs saisis dans les affaires dites de « biens mal acquis » par les dirigeants étrangers apparaît comme une avancée historique de la restauration de la bonne gouvernance.

Cette réforme de l’aide française au développement de l’Afrique est une réponse aux ONG qui réclament depuis 15 ans la restitution des biens publics détournés par les dirigeants africains. 15 ans de procédures et de plaidoyers qui ouvrent ainsi la voie à la saisie des biens volés aux États africains par les chefs d’Etat et leurs proches à des fins personnelles comme les biens immobiliers luxueux, voitures et comptes en banque.

C’est une victoire pour toutes les ONG au plus près des populations africaines même dans les coins les plus reculés pour apporter leur aide dans les domaines notamment de la santé, de l’éducation et du social. Ce nouveau mécanisme adopté par le parlement français restitue aux populations les « biens mal acquis » par les dirigeants étrangers. C’est un moyen par lequel la France peut contribuer à lutter contre la corruption et la gabegie en Afrique.

Une avancée historique dans la politique d’aide au développement qui pourra passer par les recettes provenant désormais des biens confisqués aux personnes définitivement condamnées pour blanchiment. Dans le collimateur, le fils du dictateur équato-guinéen, vice-président qui attend la confirmation de l’arrêt de la cour de cassation, le 28 juillet prochain, pour la confiscation de ses biens en France.

C’est une première dans l’histoire entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique et d’ailleurs et le premier cas de ce nouveau dispositif parlementaire qui renforce l’aide au développement mais ne la remplace pas.

Cependant les observateurs pointent des difficultés dans la restitution des biens aux populations africaines entre la souveraineté des États et l’inclusion de la société civile pour ne pas répéter les mêmes erreurs de gouvernance des pays concernés. La Guinée équatoriale pourrait être un cas d’école. C’est la Françafrique en marche contre la mal gouvernance des pays africains.

 

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 23 juillet  2021)

 

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