Aissata Ahmed Bal Commissaire du Festival Libre Art

Honorée de conférer un thème à ce festival qui porte bien son nom, Libre art . Une formule qui octroie une liberté d’expression et l’émergence de la créativité. Un thème portant sur l’exploitation de la douleur et l’exploitation des ruines .

Dans un processus de libération donnée on exploite aussi bien sa douleur que son expérience , on donne une voix à sa peine et on  trace un chemin vers l’émancipation de sa douleur. Il y a une pléthore d’identités artistiques et d’œuvres qui sont le fruit d’une douleur exploitée et accepter , d’une ruine qu’on a fait renaître. C’est le génie de l’artiste et même de l’homme de faire de la douleur ou d’un silence une force , de faire de la morosité une beauté et un récit profond.

Nous avons choisi ce thème combinant plusieurs disciplines , plusieurs sujets , parlant aussi bien à un artiste qu’à un passant. Étant politicien on peut songer à travers ce thème à l’exploitation du présent, des douleurs du passé pour écrire la trame d’une nouvelle histoire , pour la reconstruction nationale,  étant Juriste le thème peut nous faire songer à la justice thérapeutique ,à la justice transitionnelle. Un thème qui parle à l’homme dans son quotidien , qui donne une voix à ses batailles intérieures.

Pour vivre l’homme exploite et émancipe cela fait partie de sa condition. Le générique qui accompagne ce thème et ce processus artistique qui déconstruit la douleur est le Medh Musique traditionnelle d’une puissance philosophique et religieuse profonde. Une musique qui émancipe , qui anoblit , qui dit la douleur , qui dit l’essentiel par les mains par les doigts, par « la douleur ». Une musique qui pense l’existant qui fait l’apologie de la bienséance et des merveilles de la nature.

Il y a au cœur de notre capitale une cabane modelée par une femme qui croit en l’art et à son pouvoir de libération. Elle a hissé un palais fait de ruines au cœur du silence pour permettre aux artistes de s’exprimer et de mener une révolution intellectuelle et artistique imbibée d’engagement , une révolution urgente et essentielle. Elle hisse un palais autour des injustices ,  des indifférences et des hypocrisies faisant de chaque artiste une autorité culturelle Amy Sow est le point déterminant d’un processus de libération et de conscientisation.

Ce festival se veut un rendez-vous de la pensée,  de l’expression artistique , une rébellion colorée qui j’espère accueillera des artistes et des penseurs venus du globe au cœur de Nouakchott dans les années à venir pour « panser » le monde dans le plus important palais fait de ruines , d’espoirs et de dignité.

 

 

 

 

 

Aissata Ahmed Suleyman Bal  » Até Aycha »

 

 

 

Aissata Ahmed Bal
Art Director,  Researcher Institut of law Dakar -SN
Setanal.com
00221778600154

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 25 juin  2021)

 

 

 

 

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