Ibrahima Kamara, dit Gaston, nous a quittés

La mort d’un juste (1965- 2021)

« Ce qui compte, ce ne sont pas les années qu’il y a eu dans la vie. C’est la vie qu’il y a eu dans les années ». Abraham Lincoln.

 

 

La faucheuse a frappé à nos portes le dimanche 13 juin 2021 pour emporter Kamara Ibrahima -ou Samba Kamara, plus connu sous le surnom de Gaston,surnom lui venant de son homonyme, le vieux Gaston, l’homme aux binocles freudiens et à la casquette dite coloniale, mécanicien en bicyclettes et motocycles et peintre en bâtiment qui comptait avec le vieux Bakary Keita, dit « Bakri », parmi les artisans les plus réputés de la ville, et cela depuis l’époque française.

La nouvelle du décès a été un choc et a causé un grand chagrin pour tous : ses amis, ses frères, dont je fais partie, ainsi que tous les anonymes qui l’appréciaient – dont certains sans jamais l’avoir rencontré. Cet homme aux milles vies, à la convivialité contagieuse, pétri de grandes et hautes valeurs, n’a pas été épargné par le destin funeste de la maladie. Nous perdons avec lui une grande figure de la jeunesse kaédienne et de la vie politique locale ; un homme apprécié pour ses qualités intrinsèques de sincérité, de serviabilité, d’amabilité, bref un HOMME BIEN.

Il est parti discrètement sans se plaindre et laissera sans aucun doute un grand vide. On se souviendra toujours du grand navigateur de la vie qu’il était.

Kaédi perd avec la disparition de Samba Kamara l’un de ses fils émérites qui a toujours marqué son attachement à sa ville natale et milité activement pour qu’elle soit au pinacle des grandes villes mauritaniennes et retrouve sa notoriété d’antan. Terrassé à Nouakchott après un séjour curatif en Turquie à la suite d’une affection oncologique, il laisse sa famille, ses amis et ses concitoyens dans une profonde douleur.

Né en 1965 à Kaédi, Gaston y passera toutes ses études avant d’aller parachever à Nouakchott sa formation à l’Ecole Nationale des Instituteurs. En dépit des affectations liées à son métier, il a toujours porté sa ville au cœur. A Kaédi, à Nouakchott et tout au long de son parcours d’enseignant puis d’inspecteur au ministère de Affaires religieuses en passant par la députation, il a toujours prêté aide et soutien à tous ceux qui l’ont sollicité. Qualifié de « politicien atypique », salué en tant que « républicain » respecté bien au-delà de son « camp », doté d’une personnalité forte, capable de résister aux pressions, capable de dire non sans offusquer, il a toujours été porteur d’une grande idée : le développement de sa ville.

Ayant grandi dans une famille aimante, il y a été imprégné par les valeurs d’entraide et de solidarité. Il en a fait son crédo, sa devise, toujours prompt à venir en aide aux faibles, aux pauvres, aux démunis et aussi à ceux désemparés face aux épreuves de la vie. Jamais avare de son temps ni de ses deniers, il endossait leurs tracas, le tout dans la plus grande discrétion, par souci de ménager la dignité de l’autre. Homme dévoué aux siens, à ses amis, déférent à l’égard de ses ainés auxquels il vouait une considération sincère et solide. Ces traits de caractère sont d’ailleurs un marqueur familial hérité du père,Hamady Kamara dit« Kolyaajao », et de la mère,KardiatouHamadyAw ou Souadou Hamady dite Pouniyel, femme d’une envergure exceptionnelle.

Gaston était tout cela.Sa mort, prématurée, qui claque comme un coup de tonnerre, est une immense perte tant pour Dimbe que pour la région du Gorgol.

Avec lui, on peut se hasarder à affirmer, sans peur de se tromper et avec force conviction,que si la grandeur d’une ville, voire d’un pays, se mesure au respect qu’elle porte aux siens et la façon dont elle les accompagne lorsqu’ils disparaissent, la région du Gorgol, profondément marquée par son décès, en a fait une belle démonstration. Les larmes ont beaucoup coulé, ce dimanche-là, dans la communauté kaédienne.

A son enterrement, ses concitoyens ont exprimé dans la foi et la retenue leur immense et profonde tristesse d’avoir perdu un des leurs, l’une parmi les personnalités locales les plus attachantes. En l’accompagnant en grand nombre vers sa dernière demeure, ils ont rendu un vibrant hommage à l’illustre homme politique et au patriote qu’il était. Ils ont également fait part de leurs vives condoléances et de leurs sincères sentiments de compassion aux proches du défunt avec qui ils partagèrent cette douleur.

Gaston laisse un vide incommensurable à sa famille dont il était le pilier, la source de gaîté, de joie et de bonheur.

Mes pensées émues vont à son épouse, Anna Lam, ses filles Diewo et Kardiatou dite Pouniyel, sa grande fratrie, ses compatriotes. Puisse Dieu les aider à surmonter ce deuil.

Puisse la flamme transmise par le défunt éclairer la marche des futures générations sur la longue et exigeante route de la vie ;qu’elle symbolise aussi dans nos cœursl’honneur d’un droit d’ainesse jamais enfreint. Ce décès nous prive d’un homme d’amitiés et de convictions qui demeura très cherpour nous.

Il manque beaucoup déjà à tous ceux qui l’ont connu, côtoyé et aimé.

Que sa famille, qui est aussi la nôtre, reçoive ici mes hommages les plus sincères. Mes condoléances les plus attristées vont aussi à ses amis d’enfance, dont mes jeunes frères Mody Sow,Ali Koita, Abdoulaye Diagana, Brahim Tandia, Anthioumane Tandia, sans oublier le « Jamaica group » avec notamment Sow Abdoul, Alioune Kane, Baboye Touré, Daff Haimout, , Vieux Gaye,Thierno Ousmane Kamara,Baba Cassé, pour ne citer que ceux-ci…

Puisse Dieu accorder au défunt Son infinie miséricorde et l’accueillir en Son Paradis.

Paix à son âme.

 

 

 

 

Daouda Sow

 

 

 

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