Foi – Au Kenya, les rastafaris veulent faire légaliser le cannabis “dans un but religieux”

Pour les rastafaris, la consommation de cannabis est inhérente à la pratique de leur foi. Mais au Kenya, elle est interdite par la loi. La Société rastafari du Kenya vient de déposer une requête pour bénéficier d’une exception.

C’est une requête “rare” qui vient d’être déposée auprès de la Haute cour de justice du Kenya, souligne le Daily Nation. D’après le quotidien kényan, la Société rastafari du Kenya (RSK), qui prétend représenter ce mouvement spirituel dans le pays, ainsi qu’un religieux surnommé “Ras Prophet” demandent aux tribunaux de suspendre la loi interdisant l’usage du cannabis. Ils souhaitent être autorisés à en consommer “dans un but religieux”, et estiment que la législation actuelle “criminalise l’usage spirituel du cannabis par les rastas”.

“Les membres de la RSK sont forcés de vivre dans la peur en tant que minorité religieuse au Kenya, car le cadre légal actuel est hostile à leurs pratiques et ne tient pas compte de l’utilisation de la marijuana comme moyen de manifester leur foi et d’entrer en contact avec le créateur tout-puissant”, peut-on lire dans la requête, citée par le Daily Nation. Le groupe demande notamment la suspension des arrestations et des poursuites à l’égard de certains membres qui cultivent du cannabis ou consomment une boisson à base de marijuana connue sous le nom de “bhang”.

Reconnaissance officielle

 

La Société rastafari du Kenya estime que la législation actuelle va à l’encontre de la Constitution, censée protéger la pratique religieuse des minorités comme la leur. “Depuis la promulgation de la Constitution du Kenya, en 2010, nous sommes dans un nouveau cadre constitutionnel progressiste, qui tient compte de la diversité et protège les groupes marginalisés à l’image des membres de la RSK, soutient leur requête. Compte tenu des questions de droit “substantielles” soulevées par sa demande, explique le Daily Nation, le groupe souhaite que la requête soit examinée par la présidente de laCour suprême.

La RSK est déjà parvenue à faire évoluer la législation. En 2019, une jeune fille s’était fait exclure de son établissement scolaire car elle portait des dreadlocks. La société avait réussi à faire reconnaître officiellement le droit des élèves à se coiffer comme ils le souhaitent. Cette coiffure est en effet un des signes distinctifs des rastafaris, qui ne veulent pas se couper les cheveux. La même année, le rastafarisme a été reconnu comme une religion par le Kenya.

 

Daily Nation – Nairobi

 

Source : Courrier international

 

 

 

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