La visite du président mauritanien au Hodh Chargui pour donner le coup d’envoi de la foire nationale de l’élevage ne donne pas tous les espoirs attendus par les observateurs qui ont l’impression que les vieux démons du tribalisme réapparaissent à l’occasion de ce déplacement.
Les populations venues nombreuses à la rencontre du président brandissent des slogans pour vanter leurs tribus. Des images circulant sur les réseaux sociaux qui font bondir les observateurs et l’opposition mauritanienne qui pointent un retour en arrière mettant en danger ainsi l’Etat, la nation mauritanienne dans sa diversité.
Cette résurgence des vieux démons du tribalisme en pleine visite du chef de L’Etat Ould Cheikh Ghazounani dans une région pourtant réputée pour son brassage culturel historique entre les soninkes et les maures, est considérée comme un anachronisme pour l’ancrage de la démocratie. Et c’est toute la difficulté des gouvernants de chasser ces vieux démons dans un pays où la tribu est une épine dorsale du pouvoir. C’est un secret de polichinelle.
Les présidents mauritaniens de Mokhtar Ould Daddah à Ould Ghazouani se sont appuyés sur des alliances tribales pour gouverner et asseoir une domination de leur communauté sur les autres composantes nationales grâce notamment à la présence de ces forces tribales converties en lobbying notamment visible au niveau de l’esclavage et qui agissent dans la proximité de la présidence.
C’est un échec de la république depuis 60 ans qui remet en cause l’unité nationale et la construction d’un état moderne qui passent par une véritable éducation à la citoyenneté et une détribalisation des élites arabo-berbères.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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